Installations de stockage : état des lieux
Les installations de stockage de déchets sont des dispositifs de confinement des déchets dans des environnements géologiques adaptés. Des aménagements et des procédures d’exploitation établis en fonction des caractéristiques du déchet réceptionné sont mis en place pour assurer la protection du sol, la prévention de la pollution des eaux souterraines, des eaux de surface et de l’air et la salubrité publique.
Il est clair que la conception et l’exploitation de ces installations nécessitent un savoir-faire industriel.
303 installations de stockage de déchets non dangereux (décharges des temps modernes) ont été dénombrées en France en 2006, dont une partie valorise sous forme d’énergie le biogaz capté.
22,9 millions de tonnes de déchets municipaux ont été stockés dans ces installations en 2006, soit 48 % de la production totale des déchets municipaux (source : Ademe ITOM 2006).
Une réponse à des besoins
Les installations de stockage de déchets qui répondent à un besoin d’exutoire des déchets résiduels, sont soumises à une réglementation stricte et ont connu des évolutions techniques importantes depuis les dix dernières années. Elles garantissent un confinement à long terme des déchets (barrière géologique, revêtement étanche) et une maîtrise de leurs impacts environnementaux (surveillance des rejets…).
La valorisation énergétique du méthane contenu dans le biogaz capté est possible. Cette valorisation contribue à la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et évite le recours à des énergies fossiles.
Le biogaz constitue une source d’énergie renouvelable.
Une grande quantité de carbone non transformé en biogaz est potentiellement séquestrée, empêchant son émission dans l’atmosphère (effet « puits de carbone »).
Qu'en est-il des aspects sanitaires?
Un rapport intitulé « Stockage des déchets et santé publique» de 2004 coordonné par l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) et réalisé conjointement avec l’Agence Française de Sécurité Sanitaire Environnementale (AFSSE), a dressé un état des lieux sur l’impact sanitaire du stockage des déchets ménagers et industriels selon différents types de centres de stockage. Il ressort de cette étude que la situation générale du risque lié au stockage de déchets ménagers en France, n’apparaît pas particulièrement préoccupante, au vu des analyses des conséquences des expositions au long cours.
Par ailleurs, le suivi environnemental des installations de stockage intègre les impacts potentiels sur l’environnement humain et les études d’impacts de chaque site comportent une évaluation du risque sanitaire dédiée selon la méthodologie reconnue par le Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire.
Place des installations de stockage dans la complémentarité des filières
Le principe de hiérarchisation de la directive cadre déchets classe en cinq niveaux les modes de prévention et de traitement : la prévention, la ré-utilisation, le recyclage, autres valorisations et élimination. Les installations de stockage sont considérées dans cette directive européenne comme une opération d’élimination.
Les installations de stockage, une filière d’élimination à part entière : elles permettent d’éliminer (au sens européen) les déchets dont il a été extrait la part valorisable ou qui ne trouvent pas de débouchés. Elles restent ainsi indispensables dans un système de gestion des déchets.
Filière d’élimination respectueuse de l’environnement naturel et humain, soucieuse de ses salariés et viable économiquement dans les zones rurales plus particulièrement.
Cette filière a au mopins trois ambitions affichées
Améliorer le captage du biogaz issu de la dégradation anaérobie des déchets pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Accroître la valorisation du méthane contenu dans le biogaz capté sous forme soit d’électricité soit de chaleur.
En 2005, la puissance énergétique des installations de stockage françaises est de 100 MW électrique et est estimée en
2020 à environ 500 MW (en tenant compte d’une baisse de tonnage stocké). L’augmentation potentielle de puissance des installations de stockage est de 400 MW (cf. figure, source Sustainable Landfi ll Foundation/Solagro) correspondant à environ 3 200 GWhe soit l’équivalent du double de la consommation électrique de la Corse en 2005 (source : Observatoire de l’Energie).
Développer le mode de gestion en mode bioréacteur pour maîtriser les processus de dégradation anaérobie des déchets fermentescibles et accélérer leur stabilisation en contrôlant les principaux facteurs d’optimisation de l’activité microbienne. Ce mode de gestion permet une réduction significative des impacts environnementaux liés au stockage de déchets non dangereux :
• limitation des risques à long terme par stabilisation accélérée des déchets,
• réduction des émissions de gaz à effet de serre et des nuisances olfactives associées pendant l’exploitation,
• réduction de la charge organique des lixiviats générés par le site,
• optimisation du potentiel de valorisation énergétique du biogaz.
_____________
source : Ademe, Fnade