Industrie : l'UE recense 20 matières premières critiques
La Commission européenne a présenté ce lundi une liste actualisée des matières premières désormais considérées comme critiques ; celles-ci sont désormais au nombre de 20. Par rapport à la précédente liste de 2011, 6 nouvelles matières y figurent : le borate, le chrome, le charbon à coke, la magnésite, la roche phosphatée et le silicium métal. Les 14 autres sont : l’antimoine, le béryllium, le cobalt, le spath fluor, le gallium, le germanium, l’indium, le magnésium, le graphite naturel, le niobium, les métaux du groupe platine, les terres rares lourdes, les terres rares légères et le tungstène (voir ici)...
Les matières premières sont partout : un smartphone, par exemple, peut contenir jusqu’à 50 métaux différents, lesquels permettent de le rendre plus léger et de lui donner sa petite taille pratique. Les secteurs économiques clés en Europe, tels que l’automobile, l’aéronautique et les énergies renouvelables, dépendent fortement des matières premières. Ces matières premières sont le poumon de l’industrie actuelle et se révèlent essentielles au développement de technologies environnementales et à la stratégie numérique.
On considère comme "critiques" les matières premières pour lesquelles il existe un risque de pénurie d’approvisionnement élevé en raison, principalement, de la concentration d’une part importante de la production mondiale dans quelques pays. Il est fréquent que cette concentration soit exacerbée par une faible capacité de substitution et des taux de recyclage bas. La liste des matières premières critiques publié par la Commission est un outil utile dans le contexte de la stratégie globale de l’Union dans le domaine des matières premières. 2 principaux paramètres sont pris en compte pour déterminer si une matière première est critique ou non : son importance économique et le risque de pénurie d’approvisionnement. L’importance économique d’une matière est définie par le degré d’utilisation de celle-ci dans les méga-secteurs industriels à l’échelle de l’Union.
Cette liste devrait ainsi permettre d’encourager la production européenne de matières premières critiques et de faciliter le lancement de nouvelles activités minières et de recyclage. En outre, la Commission utilise cette liste pour établir un ordre de priorité dans les différents besoins et actions. Elle sert par exemple d’élément porteur dans la négociation d’accords commerciaux, la contestation de mesures de distorsion des échanges ou la promotion de la recherche et de l’innovation. Elle peut également servir de source d’informations pour les entreprises qui souhaiteraient déterminer si leur propre approvisionnement en matières premières est susceptible de devenir critique.
"La Commission, en collaboration avec les Etats membres et les parties prenantes, met en place une vaste série de mesures incluant le renforcement de la politique commerciale et de la diplomatie dans le domaine des matières premières, la stimulation d’un approvisionnement durable dans l’Union, et l’accroissement de l’efficacité des ressources ainsi que la promotion du recyclage. La liste de l’Union Européenne que nous avons présentée vise à faciliter la mise en application de la politique industrielle européenne et à garantir le renforcement de la compétitivité industrielle européenne", explique Antonio Tajani, Vice-président de la Commission européenne et Commissaire chargé de l’industrie et de l’entrepreneuriat.
En complément de cet article, nous vous renvoyons à notre dépêche d'octobre 2013 : Matières premières : le recyclage est un passage obligé.