Industrie automobile : gare à la sortie de route !
Ce n'est un secret pour personne : l'industrie automobile européenne, leader mondial du secteur, se porte mal. La crise semble s'installer durablement ; la baisse des ventes et des exportations ne devrait d'ailleurs pas s'arranger cette année. Que faire ? Les députés européens appellent à la recherche de solutions et prônent un fort investissement dans la recherche et l'innovation...
La crise justifie-t-elle l'intervention des pouvoirs publics dans l'économie ? Tout dépend des convictions politiques... Néanmoins, l'importance de l'industrie automobile plaide en faveur d'une intervention concertée des pays européens : elle représente 2 millions d'emplois directs, 10 millions d'emplois indirects et produit 27% des voitures mondiales (19 millions de véhicules sont produits chaque année).
En 2008, le secteur a connu son plus fort recul depuis 1993 : les ventes ont baissé de 8% et les exportations souffrent également. Les perspectives pour 2009 ne s'annoncent pas plus brillantes, des experts prévoyant une baisse de 20% de la production par rapport au niveau de janvier 2008. Et derrière la production, ce sont des emplois qui sont potentiellement menacés.
De plus, le problème ne se résume pas à la production : l'ensemble des fournisseurs risque d'être touché de la même façon. De nombreuses petites et moyennes entreprises (PME) sont ainsi concernées. Les consommateurs, eux, ont de plus en plus de mal à avoir accès au crédit. S'il faut soutenir l'industrie automobile, les mesures ne doivent donc pas se limiter à l'offre, mais concerner également la demande.
Ce mardi, l'ampleur du problème a été discutée par les députés européens avec Günter Verheugen, commissaire européen en charge de l'industrie. "L'industrie automobile européenne est le leader technologique mondial du secteur. Cette industrie de pointe doit être sauvegardée. [...] Des millions d'emplois en dépendent directement et indirectement", a expliqué le Luxembourgeois Robert Goebbels (membre du Parti socialiste européen). "Toutes les mesures prises doivent préparer l'industrie automobile aux défis de demain", a renchéri l'Allemand Werner Langen (membre du Parti populaire européen). De fait, les groupes politiques ont très majoritairement soutenu les propositions de la Commission européenne. Elles visent à :
éviter la tentation protectionniste et rechercher une solution commune au niveau européen ;
investir dans la recherche pour développer des voitures moins polluantes et plus sûres : la compétitivité européenne s'en verrait ainsi renforcée ;
aider les personnes touchées par les changement structurels inéluctables du secteur (formation professionnelle, etc.).
Les députés européens ont également salué les efforts de la Commission pour trouver une solution aux difficultés rencontrées par General Motors en Europe. Le géant américain, qui pèse 200 000 emplois sur le vieux continent et possède Opel, Vauxhall et Saab, envisage en effet de fermer certaines usines.
En complément de cet article, nous vous invitons à lire notre dépêche : Automobile : un désir de retour aux fondamentaux ?.