Incinération : les bretons tiennent bon



Depuis le démarrage, il n’y avait pas eu d’échanges directs entre les grévistes et la direction....

«Il a accepté de nous rencontrer», a indiqué Jean-Paul Martin, délégué FO, sur le qui-vive malgré tout. «Initialement, il voulait me voir seul, à Briec. J'ai refusé. Il me verra au Spernot, accompagné de collègues de Briec et de Concarneau».
À Brest, la grève de 22 techniciens de la société Géval, qui font tourner l’usine d’incinération des ordures ménagères du Spernot, perdure. Une affaire d’autant plus délicate que le mouvement menace le réseau de chauffage urbain alimentant 21 400 équivalents logements à Brest (écoles, CHU, logements, facs…).
Sur le site de Brest (où une partie des déchets est stockée provisoirement, l'autre acheminée vers d'autres usines), la combustion des ordures ménagères qui alimente le réseau de chaleur de la communauté urbaine de Brest a en effet été stoppée. Fin de semaine dernière, à défaut d'ordures, l'usine fonctionne avec 48 tonnes de fioul par jour pour alimenter le réseau fournissant du chauffage à 21.400 équivalent logements (établissements publics et CHU de la ville compris).

De cette entrevue, les grévistes attendent des propositions concrètes. «Nous ne lâcherons rien. Certains d'entre nous, pour qui ça devient un peu dur, sont prêts à contracter des crédits pour poursuivre le mouvement. Nous voulons des chiffres, des dates», ont-ils rappelé devant le piquet de grève, glacial, installé aux portes du Spernot, à Brest.
« Deux équipes sont sur le pied de guerre pour faire vivre le réseau tant que l'usine ne redémarre pas », a par ailleurs déclaré Gildas Bainville, responsable technique de Dalkia Brest, l'entreprise en charge du chauffage, à nos confrères de l'AFP.

« On croque beaucoup d'énergie pour ne pas honorer les négociations mais, au final, la facture sera plus lourde que ce que nous demandons comme augmentation », a affirmé de son côté le délégué syndical FO Jean-Paul Martin, à l'AFP….
Le syndicat FO réclame une revalorisation des salaires, alors que la direction de Géval, basée à Rennes, renvoie les salariés aux négociations annuelles obligatoires prévues le 19 janvier : dans ce contexte, l’accord reste difficile à trouver.

Sans parler du manque à gagner sur Briec et Concarneau, productrices d'électricité vendue à EDF, qui aurait délesté pendant plus de deux heures sur certains secteurs brestois, perturbant le réseau de chaleur alimenté par l'usine d'incinération touchée, où se trouve la chaufferie centrale. «Du coup, si nos fours ne fonctionnent pas, on ne peut pas transférer la chaleur sur le réseau». Cette panne a affecté les secteurs de la Cavale Blanche - hors hôpital - et de Bellevue, en direction du centre-ville de Brest. « Nous avons reçu des appels de particuliers pour nous signaler une baisse de température dans leurs logements», aurait annoncéVincent Gouesbet, directeur de Dalkia.

