Incinération : Hénin-Carvin joue les prolongations
Quelques travaux (pour limiter de moitié ses rejets en oxyde d'azote) et c’est reparti pour un tour! Jusqu’en 2013, l’incinérateur d’Hénin-Carvin traitera les déchets que la collectivité lui affectera.
A minuit pétantes, au 1er janvier 2010, l'incinérateur devait être condamné ... à moins qu'il ne mette à la valorisation énergétique.
Cela étant et en dépit de cet éléments fondamentalement important, l'UIOM en question bénéficie d’un sursis jusqu'en décembre 2013. Miracle : elle n’aura apparemment pas à opérer de mutation majeure.
Si on avait tout bien fait que qui était prévu, l'incinérateur aurait dû partir en fumée avec l'année 2009. Sans récupération d'énergie afin de produire de l'électricité ou de la chaleur, point de salut pour l'usine.
Tel le Phoenix, l'incinérateur renaît avant même de mourir…
Y a-t-il scandale pour autant ? Pas vraiment. Pour les responsables du Syndicat mixte d'élimination et de valorisation des déchets, une structure regroupant les communautés d'agglomération du Douaisis, d'Hénin-Carvin et la communauté de communes d'Osartis (313 000 habitants répartis sur 82 communes), cet arrêté préfectoral complémentaire qui donne 4 ans de marge n’est en fait qu’une façon de permettre de reculer pour mieux sauter.
« On est parti sur un projet complet, assure Martial Vandewoestyne, président du SYMEVAD, il ne s'agit pas simplement de remplacer une usine d'incinération. Le déchet qui coûte le moins cher à traiter, c'est celui qu'on ne produit pas ».
D’ailleurs le président ne se prive pas de faire l’inventaire des mesures prises pour réduire le volume des déchets sur la région concernée: généralisation du compostage à domicile, formation de guides composteurs, moins de photocopies au sein des administrations et tout un tas de mesure pour en amoindrir la production de déchets … Selon lui, une réflexion serait en cours pour la mise en place d'une tarification incitative sur l’ensemble des 82 communes (avec une règle simple à comprendre : plus la poubelle est lourde, plus on paie).
« Après, reprend le président du syndicat, notre deuxième priorité, c'est de recycler le mieux possible. Pour ce faire, on va démarrer la construction d'un nouveau centre de tri à Évin-Malmaison ».
Les travaux débuteront sous peu ; ils doivent durer un an. De plus, une nouvelle unité de compostage des déchets verts va voir le jour fin 2011, probablement sur le territoire de la communauté de communes Osartis, en lieu et place de l'unité qui se trouve actuellement à Sin-le-Noble.
L'incinérateur quant à lui est amené à disparaître (promis) au 31 décembre 2013. A la place, « une usine de tri mécano-biologique qui va produire un combustible à haut pouvoir calorifique ». Pour résumer et simplifier, il est question ici de séparer après séchage les déchets organiques, des déchets minéraux ou métalliques. Les déchets combustibles seront, par exemple, utilisés dans des cimenteries.
Si certains ne jurent que par le tri mécano-biologique, ce n’est pas la panacée, loin s’en faut. Au demeurant, il est bon de rappeler que l'Ademe a déjà refusé de financer des usines de ce type normalement destinées à produire du compost... sauf que parfois, le compost en question est inutilisable. Et comme la bagatelle coûte environ 50 millions d’euros, ça risque de grincer…