Incinération : état des lieux
Les installations d’incinération sont des procédés de traitement thermique des déchets qui visent à exploiter le contenu énergétique de ceux-ci en valorisant l’énergie dégagée lors de leur combustion soit directement sous forme de vapeur d’eau (destinée à alimenter un réseau de chaleur ou une activité industrielle), soit sous forme d’électricité exportée sur le réseau national.
Aujourd’hui dans notre pays, toutes les installations d’incinération disposent d’un système de traitement des fumées assurant le respect des valeurs limites d’émissions fixées par la réglementation qui sont les plus strictes de toute l’industrie.
L'incinération en quelques chiffres...
128 installations d’incinération de déchets non dangereux ont été dénombrées en France en 2006.
110 installations représentant 96 % du tonnage incinéré valorisent l’énergie issue de la combustion des déchets (source Ademe, ITOM 2006).
Plus de 12 millions de tonnes de déchets municipaux ont été traités par incinération en 2006, permettant ainsi de produire 3200 GWh d’électricité et 6700 GWh d’énergie thermique (source ITOM 2006).
Passage réussi par la profession aux nouvelles normes relatives à l’incinération le 28 décembre 2005, salué par le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable.
Aspects environnementaux
Récupération de l’énergie des déchets et valorisation de celle-ci en fonction de la demande sous forme de chaleur et/ou d’électricité. De ce fait, l’incinération permet d’économiser des ressources naturelles en voie de raréfaction (fioul, gaz naturel, …).
Réduction du volume des déchets (d’environ 90 %) et de leur masse (d’environ 75 %).
Valorisation matière du mâchefer économisant les produits de carrière et des métaux issus de l’incinération (1ère source de ferrailles recyclées à partir de déchets municipaux en France).
Destruction totale des agents biologiques pathogènes rendant l’incinération particulièrement adaptée au traitement des déchets présentant un risque infectieux.
Réduction sensible des émissions de gaz à effet de serre notamment grâce aux émissions évitées (l’énergie produite permet d’éviter la combustion de carbone d’origine fossile).
Aspects sanitaires
Les installations d’incinération sont équipées de procédés de traitement des fumées de haute technicité et d’importants dispositifs de contrôle des rejets dont les performances permettent de maîtriser leurs impacts environnementaux et sanitaires. En témoigne, par exemple, l’évolution des émissions de dioxines de l’ensemble du parc des installations d’incinération qui sont passées de 210 g en 2002 à 8,5 g I-TEQ en 2006 (source MEDAD).
Place des installations d’incinération dans la complémentarité des filières
Le Grenelle de l’Environnement a donné la priorité à la prévention et au recyclage des déchets. Néanmoins, avec la mise en oeuvre d’une politique volontariste en ce sens, subsisteront des déchets résiduels (déchets ne répondant pas à des critères de qualité, résidus…) qui devront faire l’objet d’un traitement.
L’incinération permet de traiter les déchets résiduels en assurant la meilleure valorisation possible puisqu’elle récupère efficacement leur contenu énergétique qui est d’ailleurs supérieur en terme de pouvoir calorifique à celui des ordures brutes.
L’incinération fait preuve d’une grande flexibilité par rapport aux déchets entrants. Elle complète harmonieusement les opérations de recyclage en s’accommodant des qualités diverses de leurs résidus.
Les installations d’incinération ont une faible occupation au sol. Cette caractéristique rend l’incinération particulièrement adaptée au milieu urbain où se situent par ailleurs les besoins énergétiques et les gisements de déchets résiduels les plus importants.
Les ambitions affichés de la filière consistent à :
Augmenter l’efficacité de valorisation de l’énergie récupérée des installations d’incinération. En effet, en améliorant leur efficacité énergétique, les installations d’incinération contribueraient encore davantage à l’économie des ressources et diminueraient les émissions de gaz à effet de serre.
Poursuivre une démarche de transparence et d’informations, vis-à-vis du public, des conditions de fonctionnement et d’exploitation des installations d’incinération. Par exemple, un accès plus facile à l’ensemble des résultats des contrôles (continus et ponctuels) via Internet favoriserait une meilleure acceptabilité de ces installations. La mise en place pour chaque installation d’une Commission Locale d’Informations et de Surveillance (CLIS) permettrait également d’instaurer un climat de confiance entre l’exploitant et les riverains.
Accroître la valorisation des métaux ferreux et non ferreux issus de l’incinération et des mâchefers.
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source : Fnade