Incinération et émissions de mercure : Airparif nous rassure
Airparif a mené l'an passé une campagne de mesure du mercure dans l'air autour de 2 sites d'Ile-de-France qui sont des émetteurs notables de ce métal sous forme de vapeur dans l'atmosphère : le centre d'incinération de déchets ménagers de Créteil (94) et le crématorium du Père Lachaise dans le XXème arrondissement de Paris. Pour l'organisme, les résultats sont rassurants : "Les niveaux de mercure mesurés dans l'air au cours de cette étude étaient très faibles (de l'ordre d'1,7 ng/m3) et sont représentatifs des teneurs générales relevées sur le territoire français"...
D'une durée de 5 semaines chacune, les mesures d'Airparif se sont déroulées tous les quarts d'heure entre février et avril 2010, au moyen d'un préleveur automatique spécifique au mercure gazeux. "Elles ont été faites sous les vents dominants des 2 installations, dans la zone d'impact maximale", indique l'organisme, c'est-à-dire à 1 450 m au nord-est des émissions des cheminées du CIE (Centre Incinération Energie) de Créteil et à 900 m au nord des cheminées du crématorium du Père Lachaise, dans le square Saint-Simonien (Paris).
Concernant l'incinérateur de Créteil, le niveau moyen relevé par Airparif était de l'ordre d'1,7 ng/m3, soit un niveau très inférieur à la valeur recommandée par l'Organisation Mondiale de la Santé (1 000 ng/m3) ; il correspond au niveau ambiant relevé en France. "Toutefois, par vents de sud-ouest, lorsque le site de mesure est sous l'influence du CIE, quelques pics compris entre 2,6 et 3,5 ng/m3 ont été observés au cours de la journée, soit une augmentation de niveaux moyens horaires pouvant aller de 30 à 50%, mais toujours très largement en-deçà des recommandations de l'OMS", précise l'organisme.
Pour information, l'incinération concerne 2 tiers des déchets traités en Ile-de-France et les rejets de mercure des incinérateurs d'ordures ménagères sont réglementés : ils ont un seuil de 0,05 mg/m3 à ne pas dépasser. Malgré une baisse constante enregistrée depuis les années 1990, ceux-ci restent néanmoins l'une des principales sources d'émission en continu de mercure dans la région. "Le CIE de Créteil est ainsi le premier émetteur industriel en continu d'Ile-de-France, avec 28 kg par an de mercure émis dans l'atmosphère", souligne Airparif.
Concernant maintenant le crématorium du Père Lachaise, la quantité moyenne de mercure relevée par Airparif sur la durée de l'opération était d'1,7 ng/m3 (1,9 ng/m3 le matin et 1,4 ng/m3 le reste de la journée), "soit un niveau identique à celui du centre d'incinération de Créteil et aux niveaux de fond en France". Par vent de sud, plaçant le site de mesure sous influence directe du crématorium, une augmentation des niveaux horaires a été observée : environ +20% le matin avec un pic à 10 h (2,3 ng/m3) et environ 30% à midi (un pic à 2,2 ng/m3). "Un maximum horaire de 6,6 ng/m3 a été observé à 2 reprises le 19 mars à 12 h et le 30 mars à 10 h). Le crématorium est également en activité le samedi matin et un pic de l'ordre de 5 ng/m3 a été observé le 20 mars à 9 h avec le même régime de vent. Bien que supérieures au niveau de fond du quartier avoisinant, ces valeurs restent néanmoins très faibles et largement en-dessous des recommandations de l'OMS)", ajoute Airparif, qui rappelle au passage que cette unité est la plus importante d'Ile-de-France, avec 30% des crémations et environ 10 kg par an de mercure rejeté dans l'atmosphère.
Pour plus d'informations et consulter l'intégralité du rapport d'Airparfif, intitulé "Campagne de mesure du mercure dans l'air ambiant en Ile-de-France", rendez-vous ici.