Incinération : des idées pour mieux faire…

Difficile d’avancer si on vous casse les pattes arrière… Aussi, les professionnels de l’incinération des déchets ménagers ont-ils émis quelques idées, histoire d’aller dans le sens juridiquement souhaité, à savoir produire de l’énergie dite renouvelable, sans pour autant être taxés pour avoir tout mis en œuvre afin de satisfaire les exigences de la règlementation. Le message qu’ils souhaitent faire passer est simple : il faudrait savoir ce que l’on veut…
Ils prônent la fiscalité incitative et non pas la taxation à tout va, ou à l’aveugle comme on voudra, quelle que soit la voie empruntée pour bien faire…


« Aujourd’hui, la production d’électricité issue des incinérateurs équivaut à celle d’une tranche de la centrale nucléaire de Fessenheim. Notre projet est de doubler, a minima, la valorisation énergétique du parc, dont la production correspondrait alors à celle des deux tranches du site de Fessenheim. Il est clair que cet apport contribuerait à l’atteinte de l’objectif communautaire de 23 % de renouvelables dans le bilan énergétique français en 2020. Par rapport à l’éolien et au solaire, dont la production est intermittente, l’incinération est complémentaire car disponible en continu », explique bien volontiers Luc Valaize, qui préside aux destinées du SVDU, syndicat national de la valorisation des déchets urbains et assimilés.
Aussi, si on parvenait à doubler la « production énergétique des incinérateurs, on pourrait très bien fermer Fessenheim ».
Sauf que… Dans la mesure où les anti nucléaires ne sont pas souvent des pro incinération des déchets, il n’est pas certain qu’ils apprécieraient la plaisanterie… Aussi, à n'en point douter, il y aurait débat...
Voilà donc deux mesures à coût zéro, qui tireraient inévitablement le métier vers le haut…

Dommage.. Parce des exemples, allant à l'inverse de cette tendance, il y en a:
A Copenhague, pas moins de quatre incinérateurs alimentent le réseau de chaleur de la ville... Ce qui satisfait tout le monde.
La Suède parle de fuel et non de déchets combustibles dans les appels d'offre, mettant en avant l'incinération des déchets.
Heureusement que dans noytre pays, il en est qui ne manquent pas de bons sens : ainsi, en Bretagne, la société laitière de Pontivy produit le lait destiné aux petits avec l'énergie provenant de l'UIOM de Pontivy... Quelque 8000 heures par an; ce qui signifie aussi que l'entreprise se déconnecte de l'énergie pétrole, et ce à moins cher...
A l'identique, le Sictom du Nord-Ouest Mayennais a confié, il y a quelques années, à Vinci Environnement les travaux d'extension de son UIOM de Pointmain : à l'issue de ces travaux, soit en 2003, l'usine a été en mesure de couvrir 80% des besoins de chaleur de la laiterie voisine.

Et puis, bien sûr, réévaluer le tarif de rachat de l’électricité produite à partir de l’incinération des déchets.
Et le mettre « à l’identique été comme hiver afin d'inciter à se creuser la tête pour trouver des solutions d'utilisation pour l'été, ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle. C’est sans compter qu’il est deux fois moins élevé que pour l’électricité issue du biogaz produit par les centres d’enfouissement, solution de traitement que Bruxelles juge pourtant la moins intéressante »...
On l'aura compris, il y a de quoi faire pour mieux faire...

