Les écologistes, traditionnellement anti-incinération, applaudissent à tout rompre, tandis que le syndicat mixte intercommunal de collecte et de traitement des ordures ménagères (Smictom) du Chinonais, gestionnaire de l'incinérateur depuis près de 30 ans, fait grise mine. Le président du syndicat, Jean-Pierre Duvergne – qui est aussi maire de Chinon, ne baisse pas les bras ; il a donc adressé un courrier à notre confrère La Nouvelle République par lequel il répond aux détracteurs de l'incinération.
Morceaux choisis …
« S'il est légitime de s'interroger sur les impacts sur la santé et l'environnement (comme il est légitime de la faire quelle que soit l'installation de traitement), il est important de rappeler que l'Institut de veille sanitaire (INVS) est arrivé à la conclusion que, grâce aux évolutions sur le traitement des fumées, aux évolutions réglementaires et à un meilleur suivi, l'incinération n'était plus la principale source d'émission de dioxines et qu'il serait désormais opportun de porter l'attention sur d'autres sources de pollutions industrielles moins réglementées. »
Pour ce qui est de l'UIOM, l’élu indique que « la campagne de prélèvements effectués chaque année au voisinage de l'installation montre que les dépôts de dioxines et furanes mesurés sont inférieurs aux valeurs observées en zone rurale ».
Jean-Pierre Duvergne est convaincu et reste donc sur ses positions : l'incinération et l'utilisation des déchets comme source d'énergie constitue « une solution adaptée » et « une opportunité » pour l'aménagement du territoire du Chinonais. Le président du Smictom ajoute à son argumentaire que le taux de valorisation des déchets serait « globalement supérieur » dans l'hypothèse d'une nouvelle usine d'incinération (65 %) comparée à la solution pressentie par le conseil général (59 %).
Et de conclure en rappelant que « l'usine de Saint-Benoît emploie actuellement 15 personnes et qu'elle chauffe le centre hospitalier du Chinon (voisin) » (…) « La disparition de notre usine ne serait pas sans conséquence sur le développement local. Il convient de tenir compte de ces impacts au-delà de la seule question du traitement des déchets ».