Dans une décision rendue ce mercredi, le Conseil d’Etat annule la délibération de l'agglomération Marseille Provence Métropole relative à la signature de la Délégation de Service Public (DSP) pour le traitement des déchets, en raison de la non conformité du bail à construction du terrain où a été construit l'incinérateur (situé à Fos-sur-Mer). La situation va donc devoir être régularisée, et le bail modifié. Explications…
En 2009, Marseille Provence Métropole a régularisé la signature d’une DSP pour l’exploitation d’installations de traitement des déchets par incinération (accordée à l'entreprise EveRé, filiale d'Urbaser). Dans le même temps, elle a cédé au délégataire une autre convention, intitulée "bail à construction", qu’elle avait signée l’année précédente avec le Port autonome de Marseille et qui prévoyait la construction et l’entretien des installations de traitement des déchets.
Le Conseil d’Etat était saisi d’un pourvoi en cassation dans un litige tendant à l’annulation de délibérations relatives à ce contrat de DSP et à cette cession du "bail à construction". Il lui revenait notamment d’examiner la légalité de la convention du bail signée avec le Port autonome de Marseille et la légalité de sa cession, alors que le terrain en question appartenait dès l’origine au domaine public.
En effet, le "bail à construction" est un contrat particulier qui confère au preneur un droit réel immobilier et qui n’a pas été conçu par le législateur pour le domaine public. Le Conseil d’Etat a cependant estimé qu’il n’était pas impossible d’utiliser un tel montage contractuel sur une parcelle appartenant au domaine public, à la condition toutefois que le contrat respecte les règles prévues par le "Code général de la propriété des personnes publiques" pour les autorisations d'occupation du domaine public constitutives de droits réels, qui sont destinées à assurer une protection effective du domaine public.