Implantation d'une UIOM : étude sur l'évaluation des nuisances ressenties par la population

Le 31/03/2006 à 16:35  

Implantation d'une UIOM : étude sur l'évaluation des nuisances ressenties par la population

Sondage Après l'étude réalisée en 2004 par la Direction des Etudes Economiques et de l'Evaluation Environnementale (D4E) et conduite par le cabinet MV2 Conseil sur les impacts, la perception par les citoyens de l'implantation, l'activité d'un centre d'enfouissement technique II (voir notre rédactionnel), une nouvelle enquête du même type vient d'être réalisée, mais cette fois concernant l'activité et l'implantation d'un incinérateur. Ce sondage permet à nouveau de réaliser une approche monétaire : évaluer le CAR (Consentement à recevoir) ou le CAP (Consentement à Payer) des citoyens par rapport à l'implantation, la fermeture d'une unité d'incinération...

Cette enquête a été réalisée auprès de 843 riverains dans un site péri-urbain peu conflictuel alors que l'incinération est un mode de traitement fortement contesté par le citoyen.

A 71% l’incinérateur est considéré comme moderne et efficace, mais 26 % des interrogés estiment qu’il pollue l’air et peut être dangereux pour la santé. Par contre, 80 % des riverains se montrent incapables de citer spontanément une nuisance quelconque. Pour ceux qui répondent positivement, les fumées arrivent en tête (33%) suivis des odeurs sur le site (31%).
Cependant, 2 personnes sur 3 pensent qu'un incinérateur peut générer des avantages. Plus on s'éloigne de l'incinérateur, plus on pense que les nuisances générées sont supérieures. Concernant le risque sanitaire, il y a peu de gens qui pensent que l'incinérateur est dangereux mais par contre ceux qui le croient ne sont pas prêts à accepter un dédommagement : "on n'achète pas la santé". Contrairement aux levées de boucliers qui accompagnent tout nouveau projet d'implantation d'incinérateur, l'enquête montre qu'il y a un climat plutôt serein et poistif autour d'un incinérateur existant.

Au niveau de l’évaluation économique :

un dédommagement moyen compris entre 68 et 85 €/ménage/an est jugé suffisant pour compenser les nuisances subies.

inversement, les ménages sont en moyenne prêts à contribuer entre 40 et 54 €/an, pour faire disparaître les nuisances par fermeture de l’incinérateur. Cette contribution atteint 135 - 175 € s’il s’agit de déplacer un projet initialement prévu à proximité. Cela illustre bien l'opposition de principe du citoyen. Sur cette fourchette, en première approximation, on estimerait à environ la moitié la part de l’anticipation objective des nuisances (y compris la dévalorisation immobilière), le reste traduirait le syndrome NIMBY.

Finalement, cette évaluation contingente conduit à une estimation du coût externe total des nuisances générées par l’incinérateur étudié. Ce coût est compris entre 311 000 et 420 000 € par an, soit 3,7 à 4,9 €/t dans le cas d’étude.