Ile de France : où en sommes-nous en matière de tri des déchets ?
L’Ordif présentait ce matin les derniers chiffres sur les déchets des Franciliens. Deux constats s’imposent : le tri stagne tandis qu’en 2014, chaque habitant de la région a produit en moyenne, 462 kg de Déchets Ménagers et Assimilés, ce qui permet de constater une stabilité au regard des données 2013 (+0,4 kg/hab). En d'autres termes, le Francilien n’a pas été très courageux en matière de tri ; on est loin avec un taux de 28%, des objectifs Grenelle national qui préconisait d’orienter 45% des déchets ménagers vers le recyclage d’ici 2015...
Association créée en 1992 par l'État et la Région Ile-de-France, l’Ordif (l'Observatoire Régional des Déchets d'Ile-de-France) regroupe aujourd'hui environ 100 acteurs ou groupements d'acteurs franciliens du secteur des déchets représentant l'Etat et ses organismes déconcentrés, la Région Ile-de-France et ses organismes associés, les Conseils départementaux, les groupements intercommunaux ayant une compétence dans la gestion des déchets, les professionnels et acteurs de la gestion des déchets, les producteurs de déchets, les éco-organismes et les associations. Tous les ans, l’ORDIF réalise une enquête sur la gestion des déchets ménagers et assimilés pris en charge dans le cadre du service public, avec le soutien du Conseil régional d’Ile-de-France et de l’Ademe. L’ensemble des données est ensuite restitué dans un document validé par un groupe de travail composé des adhérents et partenaires de l’observatoire. La publication complète des données 2014 sera diffusée à la fin du premier semestre sur le site Internet www.ordif.com, tandis que des fiches sur la gestion des déchets par département seront également mises en ligne.
On observe une baisse de 45 kg/hab. depuis 2000. De plus, la quantité d’ordures ménagères résiduelles continue de diminuer avec une réduction de 105 kg/hab entre 2000 et 2014 (292 kg en 2014).
Depuis 2004, on n’observe aucune évolution du ratio de collecte du verre sur le territoire francilien. Il en va de même pour le ratio de collecte des emballages-papiers graphiques collectés en Île-de-France depuis 2007. De fait, les ratios de recyclage des emballages d’une part et des papiers graphiques d’autre part n’ont connu aucune évolution ces dernières années sur le territoire francilien.
En partenariat avec la Région Ile-de-France et les collectivités franciliennes, l’Ordif a lancé fin 2015 une étude sur les caractérisations effectuées entre 2010 et 2015 pour identifier le potentiel de recyclage.
On observe ainsi que le recyclage des papiers ou des cartons pourrait être multiplié par 3 si les papiers étaient bien triés et non jetés avec les ordures ménagères résiduelles. Le recyclage des emballages plastiques pourrait quant à lui être multiplié par 4.
« Le potentiel de l’économie circulaire francilienne est là : 60% de la poubelle résiduelle est recyclable ou compostable. On ne pourra pas tout capter, mais on doit pouvoir faire bien mieux qu’aujourd’hui », a notamment indiqué Jean-Philippe Dugoin-Clément, Président de l’Observatoire.
En comparant les données franciliennes avec les chiffres nationaux (MODECOM de l’Ademe de 2007), on peut relever certaines différences. Ainsi, les ordures ménagères résiduelles franciliennes présentent :
Des quantités plus faibles de biodéchets, avec une proportion légèrement supérieure de déchets issus du gaspillage alimentaire mais une part inférieure de restes alimentaires ;
Des quantités plus importantes de plastiques (films et emballages) et de cartons ;
Des quantités équivalentes de papiers, qui masquent une proportion plus importante de papiers graphiques mais moins de journaux-magazines et moins d’imprimés publicitaires.