Ile de France : on pourrait vraiment mieux faire
Le syndicat francilien indique par ailleurs que 30% des tonnages connait un recyclage effectif, une donnée chiffrée qui ne fait pourtant pas l'unanimité (le pourcentage serait moindre). Si le Syctom mise sur la sensibilisation des habitants répartis sur les communes adhérentes, s'il mise sur l'uniformité progressive de la couleur des bacs afin de faciliter la compréhension du citoyen quant à savoir quel déchet doit aller dans quel bac, il reste que l'effort collectif devrait être plus dynamique et que le geste de tri devrait être de meilleure qualité : on déplore les "erreurs de tri", nombreuses et évidemment coûteuses, puisque les déchets qui n'ont rien à faire dans la collecte sélective sont redirigés vers les usines d'incinération, lesquelles produisent de l'énergie (62% des déchets franciliens sont valorisés sous forme de vapeur et d'électricité), il est vrai, mais bon...
Si la chaleur récupérée permet de chauffer l’équivalent de 300 000 logements de 70 m² à l’échelle du Syctom, il n'en demeure pas moins que ces "erreurs" de tri débouchent sur une sorte de gaspillage d'argent public, et ce alors même que les collectivités sont contraintes de travailler sur fond de disette budgétaire.
Cela étant, en 2015, le Syctom a une nouvelle fois renforcé les capacités d’exploitation de ses centres de tri avec deux projets phares. D’une part la modernisation de la chaîne de tri du centre à Romainville, désormais en capacité de traiter jusqu’à 45 000 tonnes de collecte sélective par an, contre 30 000 précédemment. D’autre part la signature du marché pour la construction d’un centre de tri à Paris XVII, d’une capacité annuelle de 45 000 tonnes. Le 8 octobre dernier, en effet, le Syctom a signé le marché de conception, construction et exploitation du futur centre avec le groupement CNIM / Ateliers Monique Labbé / Urbaine de travaux / Arval / Ingerop Conseil et ingénierie / Segic ingénierie, pour un budget estimé à 67 M€ H.T. Le centre sera implanté dans l’éco-quartier Clichy-Batignolles ; à terme, cette installation, dont la mise en service est programmée pour mars 2019, largement automatisée valorisera les déchets de plus de 900 000 habitants.