C'en est terminé pour la première phase d'élaboration des propositions de la part des six groupes de travail. Demain, Jean-Louis Borloo présentera à la presse le résultat de ces travaux. Mais, déjà, les représentants des associations environnementales en appellent aux membres du gouvernement et à l'ensemble des acteurs pour qu'ils fassent preuve de courage. C'est maintenant qu'il faut prendre des décisions de rupture. Elles risquent de ne pas satisfaire tout le monde mais l'objectif est bien d'enclencher une nouvelle dynamique dans notre relation avec l'environnement...
Premier point positif : les représentants des associations environnementales reconnaissent que les réunions préparatoires ont permis d'une part de rassembler tous les acteurs concernés et d'autre part de mettre en valeur leurs propositions. Mais, si certaines mesures semblent se dégager ( voir ci-dessous ), on est encore au "point de bascule". C'est maintenant qu'il va falloir faire preuve de courage et que le politique a un rôle important à jouer afin d'orienter, rassembler et canaliser les énergies en faveur d'une nouvelle perception de la gestion de notre environnement et des enjeux qu'elle recèle.
" Rien n’est gagné, rien n’est perdu mais beaucoup reste à faire pour que le Grenelle soit un succès. Il ne faut pas baisser les bras mais redoubler d’efforts et poursuivre les négociations jusqu’au bout pour que le Grenelle aboutisse à des propositions portées par tous les acteurs qui permette une vraie rupture et une vraie réponse à l’urgence écologique. Les rapports des Groupes de travail ont le mérite de présenter un état des lieux des rapports de force et des difficultés mais trop d’acteurs sont restés sur des positions défensives. Il faut avancer ! Il faut que des consensus se multiplient et que l’Etat fasse preuve d’une volonté politique forte ! » vient de déclarer Sébastien Genest, Président de France Nature Environnement.
- Le Bilan de la phase I selon FNE -
A l’actif Une proposition de reconnaissance des partenaires environnementaux (Groupe 5), Une proposition de projet de loi sur les OGM avec plusieurs consensus sur des points clés de son contenu (Groupe OGM), Une proposition de réforme de la politique des transports : réduction des émissions de CO2 des véhicules automobiles en circulation de 176 g CO2/Km à 130 CO2/KM en 2020 et Plan national de développement du fret non routier pour amener le fret non routier (14%) à 25 % en 15 ans, l’éco-redevance (Groupe 1), En matière d’énergie : une proposition de programme de rupture technologique sur le bâtiment neuf, un chantier ambitieux de rénovation thermique des bâtiments existants et une généralisation de l’étiquetage énergétique des appareils de grande consommation (téléviseurs, ordinateurs…), Une proposition de relance de l’agriculture biologique : développement des surfaces en agriculture biologique et instauration d’aides financières publiques à l’approvisionnement de la restauration collective en produits biologiques ou de qualité, de proximité (Groupe 4), Une proposition de réalisation d’une trame verte dans l’esprit d’un réseau écologique national (Groupe 2), Un quasi consensus sur la proposition de responsabilité élargie des producteurs pour réduire à la source la production de déchets (Groupe déchets), Une ambiance cordiale et constructive lors des réunions des groupes de travail,
Au passif Une absence d’accord sur la politique agricole et de l’eau : signe de reconnaissance de l’agriculture à Haute Valeur Environnementale, diminution des traitements de pesticides, préservation de la ressource en eau, restauration des espaces naturels dans le terroir agricole.. Une absence de mesures fortes et de rupture en matière de santé-environnement, Une absence d’avancée sur les dossiers du nucléaire et de la politique d’infrastructures routières, Une absence trop fréquente de précisions sur le financement des mesures, leurs objectifs chiffrés et leurs calendriers. Des initiatives regrettées du Gouvernement pendant le Grenelle : signature du règlement agribio, développement de cultures OGM et du programme nucléaire, remise en cause de l’interdiction des nitrates ou de la pêche à la thonaille. Le manque de temps pour traiter tous les sujets et préciser les mesures opérationnelles à adopter.