Greenpeace et les nouvelles technologies ne font (décidément) pas bon ménage…
Le temps passe, les années changent mais Greenpeace reste fidèle à elle-même, notamment dans l’art d’orchestrer de main de maître, des opérations coups de poing. Le tout en fanfare … histoire de garder le rythme.
De nouveau, les nouvelles technologies sont dans le collimateur de l’organisation écologiste, qui au lendemain du Festival de Cannes décerne, à sa manière, des palmes d’Or aux plus méritants mais aussi, c’est moins glorieux, des bonnets d’âne pour les derniers du palmarès…
Rappel des faits
A la fin de l’année dernière, l’association écologiste éleve un mur d'ordinateurs HP devant les bureaux hollandais du constructeur. La faute à qui ? Au TBBA qui entre dans la composition des circuits imprimés et de leur enveloppe bien sûr !
De fait, on accuse Hewlett Packard d'utiliser un retardant au feu, du TBBA ou tetrabromobisphenol-A, hautement nocif ; ce produit entre dans la composition de ses circuits imprimés et de la matière qui les recouvre.
Selon Greenpeace, les ordinateurs HP contiendraient jusqu'à 20% de TBBA. Or, paradoxe de la chimie, cette matière destinée à retarder les risques d'incendies émet des gaz toxiques lorsqu'elle est soumise au feu !
Face à ces arguments, le constructeur en avance d’autres : le TBBA présente l'avantage d'émettre moins de gaz toxiques que d'autres matières employées pour le même résultat. A cela Greenpeace rétorque que d'autres fabricants, comme Samsung, Puma et H&M ont purement et simplement cessé d'utiliser cette matière.
Et ceci engendre un joli mur de PC HP devant les bureaux du constructeur à Utrecht, en Hollande… Il est vrai que Greenpeace ne serait plus Greenpeace sans ses célèbres coups de gueules et autres opérations coups de poing…
Les mois passent et l’année change mais Greenpeace reste fidèle à ses tactiques
Aux côtés d’HP figurent aujourd’hui Apple et... la Chine (encore elle) au banc des accusés…
Et rebelote : une nouvelle série d’actions contre l'industrie des technologies de l'information est orchestrée de main de maître. Et tout en fanfare contre les "toxic tech giants".
Premières cibles : HP et... la Chine. Mais distribution d’images et de bons points pour les meilleurs de la classe à savoir Samsung et Sony.
Une sculpture de 2,70 mètres de haut, composée de déchets technologiques amassés dans des décharges est érigée à l'entrée d'une exposition technologique à Pékin… Un camion d'immondices a été déversé devant le siège européen de Hewlett Packard à Genève…
"Plus de 4.000 tonnes d'e-déchets toxiques sont déversés quotidiennement", affirme un porte-parole de l'organisation. Les firmes technologiques génèreraient un "flux de rebus dangereux qui pose un problème dans des proportions planétaires…Tant qu'ils ne construiront pas des machines propres et qu'ils ne retraiteront pas les produits qu'ils ont jetés, la planète deviendra une vaste poubelle à détritus numériques toxiques".
Greenpeace rappelle que « les téléphones mobiles, les ordinateurs, et autres produits technologiques, sont difficiles et très coûteux à recycler, et qu'ils sont trop souvent déchargés dans des pays où les standards environnementaux sont les plus bas ». L’organisation écologiste affirme « avoir pu constater qu'en Chine et en Inde, des personnes sans aucune protection, fouillent les décharges à la recherche de déchets électroniques. La Chine décrochant la palme : l'organisation a découvert des bains d'acide qui débordent dans la nature ! »…
Bons points et bonnets d'âne
Aujourd'hui, les activistes s'attaquent à HP, mais ne manquent pas non plus d'épingler d'autres industriels, dont Apple et Fujitsu-Siemens.
En revanche, ils n'hésitent pas à désigner les meilleurs, Samsung et Sony, qui ont éliminé de certains de leurs produits les « retardants », inflammables au brome, ou encore les plastiques PVC. Sony Ericsson et Nokia suivront, avec une politique volontariste qui prendra effet respectivement fin 2005 et fin 2006.
Récapitulons : en tête de ce hit parade un peu particulier, Sony, Nokia, Samsung, Sony Ericsson… C’est vraiment pas de chance pour les autres…
Greenpeace s’agace quelque peu lorsqu’elle constate que le phénomène peut se prolonger indéfiniment. En Europe, par exemple, la directive DEEE, qui traite des problèmes de recyclage des déchets électroniques et qui devait entrer en application cet été, a été reportée…
Pas de chance pour Hewlett Packard qui avait entamé une action de communication sur le sujet. Le constructeur ne peut que se défendre en rappelant que « les critères de protection de l'environnement sont partie intégrante de la conception de tous nos produits… Notamment avec nos programmes de recyclage en Europe et en Suisse ».