Cap sur la mutualisation du traitement des déchets résultant d’une activité industrielle de renommée internationale ; nous sommes à Grasse, capitale de la parfumerie française où « sévissent » de grandes et nobles maisons, une activité de tradition qui utilise encore des arômes naturels certes, mais beaucoup de senteurs artificielles ou synthétiques, aussi. D’où l’idée du syndicat Prodarom de chercher à mutualisation de traitement des déchets résultant de ces activités spécifiques…
De petites entreprises ont souvent intérêt à se serrer les coudes en mettant en commun ce qui peut m’être afin de faire des économies d’échelle.
D’où l’idée longuement murie, du Syndicat professionnel des fabricants de produits aromatiques (Prodarom) de lancer l'opération baptisée Aroma'tri. « Ces collectes permettent de mutualiser les transports, les coûts, et d'augmenter le pourcentage de recyclage des déchets non dangereux », a récemment expliqué la chargée d'études Environnement pour le syndicat, Marie-Thérèse Costa, étant entendu que l’objectif serait atteint dès ors que l’on parviendrait à « choisir des prestataires qui travailleraient pour l'ensemble des entreprises. Pour la gestion des palettes et bois divers par exemple, le comité de pilotage a d’ores et déjà retenu la société AMR (Alpes-Maritimes recyclage) ».
Dans ce contexte novateur, le 29 août dernier a eu lieu la première collecte, mise en œuvre par les industriels partenaires du projet de gestion collective des déchets installés dans la ZI du Bois de Grasse. Cette première faisait figure de test qui devrait permettre s’il s’avérait concluant, de multiplier les programmes de ce type.
Pour IFF Laboratoire Monique Rémy par la voix de Clément Cutzach responsable qualité, hygiène, sécurité et environnement, il n'était pas question de tergiverser et tourner trop longtemps autour du pot.
« C'est une très bonne démarche qui permet de renforcer la filière tri sur la région et aussi de réaliser des économies. En ce qui concerne les palettes, nous sommes un petit contributeur avec 700 kilos en moyenne tous les mois. En mutualisant les tournées avec les entreprises voisines, nous pouvons obtenir de meilleurs tarifs. C'est pourquoi nous espérons que d'autres industriels nous rejoindront : la démarche est intelligente puisqu'elle évite de faire parcourir à nos déchets des kilomètres inutiles. Nous réduisons notre impact carbone. La prochaine étape, sera certainement de mutualiser le traitement des déchets industriels comme les solvants », prévoit-il.
« On espère juste que les zones un peu plus reculées ne soient pas oubliées dans ce projet », complète la direction d'Aromatica, fourniseur de matières premières et huiles essentielles de parfumerie, sans doute parce que cette société est installée dans la ZI de la Sarrée au Bar-sur-Loup. « Pourtant, je vous assure que ce projet est justement tourné aussi pour ces PME éloignées. Les grands groupes ont en général leur propre filière. Toutefois, cela ne les a pas empêchés de faire partager leur expérience, donc le domaine et de travailler avec nous en commission (...) Le plus difficile est bien évidemment de fédérer et de rassembler plusieurs entreprises dans les ZI de La Sarrée, mais aussi à Saint-Vallier ou Saint-Cézaire sur Siagne», a conclut Marie-Thérèse Costa.