Gestion des déchets : la REP et son devenir, toujours en ligne de mire



les producteurs doivent couvrir 80% des coûts de gestion. « Toutefois, en raison d’arbitrages contestables lors de l’estimation du coûts de gestion des emballages ménagers. Cette enveloppe financière est sous-estimée et seulement environ 50 % des coûts pour les collectivités sont couverts par les aides financières versées par l’éco-organisme, le reste étant à la charge des collectivités donc du contribuable local ».
Inquiètes, les collectivités soulignent avec insistance que la situation ne va pas en s’améliorant au vu des constats qui leur sont imposés via le dispositif financier prévu pour la période 2018-2022 : « le Gouvernement précédent a fait le choix de ne pas prendre en compte le coût de la gestion des déchets d’emballages qui ne sont pas collectés séparément » et qui par conséquent, sont traités avec les ordures ménagères résiduelles. Or, « l’objectif de recyclage de la filière est bel et bien établi à 75% », ce qui, à moins d’être mauvais en calcul, « suppose bien qu’une partie des emballages ne seront pas recyclés ». Le regret couplé à une sorte de courroux permanent réside dans le constat qui perdure : si l’enveloppe des soutiens financiers versés aux collectivités « est calculée à partir de ce taux de recyclage » (alors qu’elle serait bien plus élevée en prévoyant un recyclage de 100% des emballages), elle tient, en outre, « compte du coût optimisé de gestion des emballages et non du coût réel », ce qui du point de vue des collectivités est fondamentalement contradictoire avec le code de l’environnement « qui indique clairement que les metteurs sur le marché doivent pourvoir ou contribuer à la gestion de la fin de vie de l’ensemble des produits qu’ils mettent sur le marché », et non pas uniquement de ceux qui sont recyclés. A la clé, une réduction des aides pour toutes, y « compris les plus performantes », puisqu’elles vont « diminuer significativement avec ce nouveau dispositif financier ». Renversant, pour les représentants d’Amorce qui ne désarment pas face à ce qu’ils considèrent non seulement comme une contradiction mais aussi comme une injustice, qui de plus, va à l’encontre des objectifs de recyclage, véritable bataille à mener sur le terrain.

Il reste que l’ouverture à la concurrence a « le mérite d’avoir, d’une part, amélioré le dialogue entre les collectivités et les éco-organismes, y compris avec Eco-Emballages, ne serait ce que parce qu’elle a généré des réunions de concertation, nombreuses, afin d’ élaborer les offres de contrat avec les collectivités de chaque éco-organisme, et d’autre part , permis de faire sensiblement évoluer la gouvernance de la filière ».
Autant dire qu’Amorce est attachée à l’idée que cette concurrence soit effective : l’association « regretterait qu’une concurrence effective ne puisse pas être mise en Œuvre », ne serait ce que dans la mesure où elle permettrait de « pouvoir choisir leur éco-organisme et par conséquent « d’étudier les avantages potentiels de chaque offre, tout en bénéficiant d’un cadre commun, car ces offres sont encadrées par le cahier des charges d’agrément », étant entendu que l’éco-organisme historique a fusionné avec Ecofolio (dédié à la filière des papiers graphiques » , via la création d’une nouvelle société, la SREP SA, laquelle a été agréée pour les deux filières le 31 août. « Les conséquences de cette fusion sont difficiles à évaluer »… Il reste qu’elle risque de renforcer la position de cette nouvelle structure dans ses négociations avec les collectivités » ...
Autant dire qu’Amorce est attachée à l’idée que cette concurrence soit effective : l’association « regretterait qu’une concurrence effective ne puisse pas être mise en Œuvre », ne serait ce que dans la mesure où elle permettrait de « pouvoir choisir leur éco-organisme et par conséquent « d’étudier les avantages potentiels de chaque offre, tout en bénéficiant d’un cadre commun, car ces offres sont encadrées par le cahier des charges d’agrément », étant entendu que l’éco-organisme historique a fusionné avec Ecofolio (dédié à la filière des papiers graphiques » , via la création d’une nouvelle société, la SREP SA, laquelle a été agréée pour les deux filières le 31 août. « Les conséquences de cette fusion sont difficiles à évaluer »… Il reste qu’elle risque de renforcer la position de cette nouvelle structure dans ses négociations avec les collectivités » ...

Sauf que cette filière rencontre plusieurs difficultés : « le réseau de points de collecte et d’enlèvement doit être densifié pour améliorer les performances de collecte de la filière, le dispositif de collecte mis en place par l’éco-organisme étant pour le moment très insuffisant ». Elle pose également des « difficultés opérationnelles liées au fait que seuls les déchets des ménages sont concernés par la filière », les déchets professionnels doivent donc en être séparés et ne sont pas gérés par l’éco-organisme. Or, « la distinction entre les déchets professionnels et les déchets ménagers est particulièrement difficile à mettre en oeuvre dans les déchèteries, quand le niveau d’exigence liée à la procédure de contrôle est très difficile à tenir pour les collectivités ». Ce qui a généré des conflits entre les collectivités et l’éco-organisme. Il s’avère que le problème reste entier, alors que les négociations sur le prochain cahier des charges de l’éco-organisme pour la période 2018-2023 sont sur le point de s’achever.
Les problèmes étant évidents et effectifs, il reste que des avancées sont confirmées :

des collectivités, seront être organisées, afin d’améliorer le dialogue entre les collectivités et l’éco-organisme, lequel devra présenter dans sa demande d’agrément un dispositif complémentaire de collecte dans les zones blanches



De fait, encore récente, la filière déchets de meubles, est en cours de structuration... A la clé, de nombreuses déchèteries ne disposent toujours pas de benne meubles fournies par l’éco-organisme afin de collecter ces déchets séparément (Amorce annonce environ 65%).
Les déchets d’ameublement sont doncencore largment collectées via des bennes "bois, ferraille ou tout venant", ce qui réduit les performances de recyclage de la filière.
D'où la demande de garanties quant au déploiement opérationnel dans toutes les déchèteries, et ce, à court terme. C'est bel et bien en l'absence de ces garanties, que les représentants des collectivités au CNEN ont émis un avis défavorable sur le texte.
L'association relève un point positif pour ce qui est de l’aspect financier : le ministère a décidé d’annexer un barème des soutiens versés aux collectivités en annexe du cahier des charges, ce qui n’était pas le cas auparavant. Cela étant, deux propositions très divergentes de barème ont été faites : l'une défendue par Amorce, le Cercle National du Recyclage et l’AdCF, tenant compte des coûts supportés par les collectivités, et la seconde; défendue par ÉcoMobilier, qui se base sur les coûts de marché de l’éco-organisme.
« Avec la proposition de barème d’ÉcoMobilier, toutes les collectivités risqueraient de voir leurs soutiens financiers diminuer par rapport au barème de la période 2012-2017, malgré la montée en puissance de la filière et l’amélioration des performances de collecte et de recyclage. Faute de consensus entre les représentants des collectivités et l’écoorganisme, le ministère a choisi d’annexer temporairement le barème actuel à sa dernière version de cahier des charges qui prévoit une enquête sur les coûts de collecte, à l’issue de laquelle le barème sera révisé».
L'association qui représente de nombreuses collectivités locales, réaffirme qu'elle sera attentive « à ce que cette nouvelle proposition de barème soit bien basée sur les coûts réels pour les collectivités, et pas sur les coûts de marché affichés par l’éco-organisme, pour éviter une baisse des soutiens financiers aux collectivités ». Quelques jours d'attente encore... puisque le texte sera examiné une nouvelle fois par le CNEN mi-septembre...

Il semblerait qu’ils soient un tantinet passifs, puisque s’appuyant sur les solutions déjà existantes (les déchèteries publiques) : sauf que celles-ci s’avèrent insuffisantes (environ 500 points de collecte sur le territoire alors que 4 600 déchèteries publiques sont mises en place pour accueillir les déchets des ménages). Les distributeurs n’ont pas manqué d’exprimer leur désapprobation quant à la mise oeuvre de cette nouvelle obligation. Aussi, l’association a non seulement incité les collectivités à se mobiliser (en écrivant aux distributeurs présents sur leur territoire pour leur demander la liste des solutions de reprise qu’ils envisageaient de mettre à disposition des professionnels), mais elle compte (après avoir écrit au ministère de l’environnement en ce début d’année pour lui demander de faire appliquer la réglementation), prendre contact tout prochainement, avec le ministre de la Transition écologique, histoire de lui demander de mettre en place un dispositif de contrôle du respect de la règlementation par les distributeurs...

