GES : les palmiers s'y mettent aussi !!

Le 16/11/2007 à 14:30  

GES : les palmiers s'y mettent aussi !!
dangers de la culture extensive de palmiers à huile En Indonésie, de grands groupes industriels comme Unilever, Nestlé ou Procter & Gamble, se rendent complices du réchauffement climatique en participant à la destruction des espaces forestiers tropicaux classiques, au profit d'immenses cultures de palmiers à huile. C'est ce que révèle un nouveau rapport de Greenpeace, intitulé "Cooking the Climate". Pourtant, comme le souligne l'association écologiste, protéger les forêts anciennes encore préservées est un moyen économique et efficace pour réduire les émissions mondiales de GES...

En raison de la très rapide et très importante destruction de ses forêts, l'Indonésie est le troisième plus gros émetteur de GES au monde, après la Chine et les Etats-Unis et juste devant le Brésil. En 50 ans, le pays a perdu 72% de ses forêts anciennes. Celles-ci sont notamment remplacées par d'immenses cultures de palmiers à huile. Très bon marché, l'huile de palme est utilisée de façon croissante dans l'alimentation, les cosmétiques et pour la production d'agrocarburants. Gros problème : les zones déforestées sont principalement les tourbières, des écosystèmes particuliers et fragiles de forêts marécageuses, qui sont de très importants puits de carbone (voir notre article). A elle seule, la destruction des tourbières indonésiennes contribuerait d'ailleurs à 4% du total des émissions de GES dans le monde.

Dans un autre point important, le rapport démontre également à quel point l'expansion de la demande d'agrocarburants menace les forêts tropicales. Toujours en Indonésie, pour répondre aux besoins croissants du marché, et notamment aux objectifs européens de 20% d'énergies renouvelable à l'horizon 2020 incluant 10% d'agrocarburant dans le secteur des transports, il faudrait détruire 15 millions d'hectares de forêts supplémentaires pour mettre en place des cultures de palmiers à huile. Sans l'instauration de sérieux garde-fous, les Gouvernements vont donc contribuer à détruire les forêts tropicales et à accroître les émissions de CO2... au nom de la protection du climat ! Un paradoxe complètement... débile !

Greenpeace Dans les faits, la province de Riau (sur l'île de Sumatra) abrite le quart des cultures de palmiers à huile d'Indonésie. Or, des projets massifs d'expansion portent sur plus de 3 millions d'hectares. Cette expansion aura des conséquences dramatiques sur l'équilibre du climat puisque ces tourbières stockent 14,6 giga tonnes de carbone. Greenpeace demande donc au Gouvernement Indonésien d'adopter de toute urgence un moratoire sur la coupe rase des forêts et la destruction des tourbières. Par ailleurs, avec en ligne de mire la conférence des Nations Unies sur le climat de Bali qui se déroulera du 3 au 15 décembre prochains, l'association écologiste demande aux responsables politiques de prendre en compte la préservation des forêts tropicales et de se mettre d'accord sur un mécanisme d'aide à cet effet.

Pour plus d'informations, vous pouvez consulter l'intégralité (en anglais) du rapport "Cooking the Climate" en cliquant ici (pdf - 16,9 Mo).