GDE : quand tout s’abat…

Le 17/02/2014 à 15:17  

GDE : quand tout s’abat…

CSDU de Nonant-le-Pin Les événements s’enchaînent… bien tristement, sans compter que le parcours d’obstacles semble ne jamais devoir se terminer. Les récentes mises en examens, les procédures judiciaires en cours et puis, le décès de l’un des vigiles du site de Nonant-le-Pin, un homme âgé de 44 ans en ce début de semaine… La thèse accidentelle est confirmée par l’autopsie, ce qui soulage d'un grand poids, même si, bien évidemment, cela n’enlève rien à la vive émotion de ses collègues et à la douleur de ses proches...

Un homme de 44 ans, vigile sur le site GDE de Nonant le Pin, aurait glissé dans le bassin de traitement des eaux ; il a perdu la vie ce mardi et été retrouvé mort par ses collègues, dans le bassin en question. Le Procureur de la République d'Argentan, Hugues de Phily a immédiatement privilégié la thèse de l'accident, attestant qu’il n’y avait « aucun élément » allant dans le sens d'un scénario criminel, indiquant par ailleurs que les traces trouvées sur la main de cet agent de sécurité laissent penser qu'il a pu essayer de s'extraire du bassin, ce qui élimine le suicide.
La thèse accidentelle est confirmée par l'autopsie qui a été pratiquée ce jeudi. Hugues de Phily a néanmoins précisé que « l'agonie de cet homme a du être terrible ; il a des traces aux doigts et sur les membres, tant il a lutté pour essayer de se sortir du bassin de rétention d'eau ». Retrouvé torse nu, « tout laisse à penser qu’il s'est déshabillé pour tenter de nager ». Il reste que « l'endroit n'était pas éclairé et qu'il n'y avait pas de garde-fou autour du bassin de rétention d'eau ». Dans ce contexte, l’enquête de l'inspection du travail se poursuit.

 Dans un tout autre registre, le président du directoire de l'entreprise spécialisée dans le recyclage des ferrailles et métaux, mis en examen la semaine dernière, comparaissait, le lendemain, mercredi 12 février, à la demande du parquet du Mans. La cour d’appel devrait rendre son arrêt dans trois semaines. Lors de cette audience, qui s’est tenue à huis clos, il a été largement question de renforcer les conditions de son contrôle judiciaire en soumettant le dirigeant à un fort cautionnement. On rappellera pour mémoire, que cette audience s’inscrivait dans le cadre d’une vaste enquête déclenchée en juin 2013 par le parquet du Mans sur le fonctionnement de GDE : des soupçons de travail dissimulé, faux, et escroquerie en bande organisée pèsent sur l’entreprise. L'enquête et les investigations se poursuivent et dépassent bien évidemment les frontières de la Normandie...

Tribunal Jeudi 13 : le tribunal a examiné la demande de mise sous scellés du site de Nonant le Pin, à la demande des opposants au fonctionnement de celui-ci, qui invoquent la présence de déchets illicites sur le site, lesquels auraient été amenés lors des deux jours d'ouverture du centre (22 au 24 octobre 2013).  Cette question a déjà été plusieurs fois évoquée…
Au demeurant, les débats précédents, notamment du 16 janvier dernier, ont été intégralement repris lors de l'audience d’hier, sur la question de l'opportunité d'apposer des scellés dans l'attente de la réalisation de ces prélèvements pour les expertises environnementales, ce qui va à l’encontre des intérêts de l’entreprise qui voudrait, tout simplement, pouvoir utiliser son site de stockage de déchets industriels et automobiles (RBA).
Sauf qu’il parait (un huissier dûment mandaté, les 23 janvier et 3 février, aurait fait une petite collecte sélective) qu’il y a déjà des morceaux de pneus (certains de plus d'1m de long), alors que l’installation n'est pas censée en stocker…
A compter de là, les opposants ont tendance à considérer que GDE bénéficie de la complicité de la Dréal, la Direction Régionale de l'Environnement, ce qui remet la patouille dans un dossier déjà fort compliqué, même si GDE expose que les morceaux de pneus ne sont pas interdits sur le site puisqu’ils ont vocation à éviter les perforations des bâches qui tapissent et constituent les alvéoles de stockage...
On l'aura compris, les débats ont été rouverts afin de laisser les deux parties apporter de nouvelles pièces ; mis en délibéré, le jugement sera rendu le 6 mars. Avant cette date, aura lieu une nouvelle réunion avec l'experte, le 27 février.