Gazéification déchets : le Royaume-Uni obtient le feu vert
La Commission européenne a récemment conclu que le projet du Royaume-Uni d’accorder quelque 23 millions d'euros d’aide à l’investissement à Energy Works pour la construction et la mise en service d’une centrale de production d’énergie à partir de déchets par gazéification respectait les règles de l'UE en matière d'aides d'Etat...
Cette installation (située à Kingston upon Hull) produira 25 MW d’électricité à partir de 190 kT de déchets ; la teneur en énergie renouvelable de la combinaison de matières premières sera supérieure à 80%. La Commission a estimé que l’aide au titre du Fonds européen de développement régional (FEDER) permettrait de réduire les émissions de GES grâce à la production d’électricité à partir de déchets biodégradables et à la non-mise en décharge des déchets. En outre, le projet contribuera à la sécurité et à la diversification de l'approvisionnement énergétique, conformément aux objectifs de l'UE.
"Cette centrale produira de l’électricité à partir de déchets partiellement biodégradables, sans fausser la concurrence sur le marché intérieur. Cela permettra au Royaume-Uni de diversifier ses sources d'électricité tout en réduisant ses émissions de GES", résume Joaquín Almunia, Vice-président de la Commission chargé de la concurrence. La Commission a évalué la mesure au regard de l'encadrement des aides d'Etat à l'environnement et estimé que les effets positifs de l’aide compensaient les éventuelles distorsions de concurrence que cette aide d’Etat pourrait provoquer.
La gazéification est considérée comme une technologie émergente dans le secteur du traitement des déchets puisqu’elle permet une production d’énergie à partir de déchets plus propre et plus efficiente que les techniques traditionnelles. Le procédé de gazéification en lit fluidisé présente plusieurs avantages par rapport aux technologies de combustion plus conventionnelles, notamment : un meilleur mélange des combustibles, une meilleure répartition de la chaleur, un meilleur rendement de conversion ; une puissance de ventilateur requise plus faible, un meilleur rendement de conversion ; une température de fonctionnement plus basse, une diminution des émissions dans l’atmosphère. "En outre, la gazéification produit un gaz (gaz de synthèse) susceptible d’être utilisé dans des processus à haut rendement et est complémentaire au recyclage (il est facile d’extraire les matières recyclées de la ligne de prétraitement)", souligne la Commission européenne.
En s’approvisionnant en déchets de bois et en déchets commerciaux et industriels solides biodégradables, le projet permettra des réductions d'émissions de CO2 pouvant atteindre 57 000 tonnes par an une fois que la centrale sera pleinement opérationnelle, par rapport à une centrale électrique au gaz conventionnelle. Le fait d’éviter les rejets nocifs de méthane issu de la décomposition des déchets va permettre de réduire encore les émissions de 30 860,28 tonnes d’équivalent CO2 par an. "Ce projet aura pour résultat principal le développement de cette technologie, avec la possibilité de mettre en place d’autres projets dans toute l'Europe à l'avenir, permettant ainsi d’accroître la sécurité de l’approvisionnement énergétique de l'UE et de diversifier les sources d’approvisionnement en énergie", conclut la Commission.