Interrogée dimanche dernier sur le plateau de l’émission Capital sur M6, la Secrétaire d’Etat à la Transition écologique Brune Poirson a annoncé l’interdiction de la destruction des invendus par Amazon et la fin de l’impunité du géant de la vente en ligne...
Plus de 3 millions de produits neufs sont détruits par Amazon chaque année en France, selon une enquête exclusive de Capital à laquelle ont contribué les Amis de la Terre. En plateau, Brune Poirson a annoncé que la loi Economie circulaire du printemps 2019 allait mettre définitivement fin à ces pratiques et tenir Amazon juridiquement responsable de la fin de vie des produits qu’elle stocke et expédie aux clients.
"L’adoption de telles mesures représenterait un grand pas en avant. L’urgence climatique exige que nous réduisions rapidement les niveaux de production. Il était temps que la France montre la voie et s’oppose au détournement de la loi par les acteurs du web et au laxisme de l’Union Européenne à leur égard. 2 milliards de TVA sont fraudés chaque année sur les places de marché, 3 millions de produits neufs sont détruits rien que par Amazon : ce n’est pas acceptable dans le contexte de crise sociale actuel", déclare Alma Dufour, Chargée de campagne Extraction et surconsommation aux Amis de la Terre France.
"Nous resterons vigilants à ce que ces annonces soient suivies d’effet et à ce qu’Amazon ne cherche pas à vider la loi de sa substance en invoquant l’application du régime européen sur les plateformes, une hypocrisie dans le cas d’Amazon qui, bien loin d’être une plateforme, est le plus grand distributeur au monde", ajoute-t-elle.
Depuis septembre 2018, l'association alerte sur les pratiques illégales du géant de la vente en ligne. Elle a saisi la Direction Générale de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) pour pratique commerciale trompeuse, violation de la garantie légale et de l’obligation de reprise des déchets électroniques (voir notre article). La consommation du type de produits vendus sur Amazon (smartphones, téléviseurs, vêtements, grille-pains...) est estimée représenter un quart des émissions de gaz à effet de serre (GES) des Français.