Gaspillage alimentaire : des déchets qui donnent la nausée
Aujourd'hui 16 octobre, journée mondiale de l’Alimentation, se tient pour la première fois la journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire en France. Cette opération constitue l’une des mesures du Pacte de lutte contre le gaspillage alimentaire proposé par Guillaume Garot (Ministre délégué chargé de l’agroalimentaire), dont l'objectif est de diviser par 2 le gaspillage alimentaire d’ici 2025 (voir ici)...
Récupération d’invendus, opérations "zéro gaspi" dans les cantines scolaires et d’entreprises, événements festifs dans les quartiers, ateliers cuisine de restes, sensibilisation aux bonnes pratiques... De nombreux acteurs de la chaîne alimentaire, particuliers comme professionnels, sont aujourd'hui mobilisés pour organiser des actions de sensibilisation au gaspillage alimentaire sur tout le territoire. Pour plus d'informations : www.gaspillagealimentaire.fr.
"Chaque année, un tiers de la production agricole mondiale est perdue ou jetée, soit 1,3 milliard de tonnes d’aliments", rappelle France Nature Environnement (FNE). Un constat alarmant, surtout lorsqu'on sait que 870 millions de personnes sont en sous-alimentation sur la planète... Depuis 2009, l'association alerte sur le scandale environnemental que cela représente et l’étude de la FAO (l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture), publiée en septembre dernier, abonde dans ce sens. Ces denrées gaspillées accaparent 28% des terres agricoles et engendrent des émissions de GES plus importantes que celles de la Russie. Leur culture a également nécessité plus d’eau que ce que consomment les habitants d’un pays comme la Chine ou l’Inde.
Pour mettre fin à ce scandale écologique, mais aussi social et économique, le Gouvernement a élaboré un Pacte national fixant un objectif de réduction de moitié du gaspillage alimentaire d’ici 2025 (voir notre dépêche). "Nous pousserons pour qu’une caractérisation du gaspillage alimentaire à tous les étages et par filière soit réalisée afin de mieux comprendre de quoi il se compose, où il se situe et quelles en sont les causes car s’engager à réduire de moitié le gâchis nécessite de savoir d’où l’on part. FNE veillera à ce que les engagements des signataires soient aussi dirigés vers l’amont (distribution, transformation, production) et non uniquement vers l’aval (consommateurs)", souligne l'association, signataire du Pacte.
En soutien à cette première journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire, on peut notamment souligner l'initiative de nombreux restaurants des membres du SNRC (Syndicat National de la Restauration Collective) proposent aujourd'hui des actions de sensibilisation auprès de leurs convives. Les restaurants scolaires sont mobilisés autour de la thématique du gaspillage, avec des actions de pédagogie très concrètes. La réduction du pain non consommé et sa redistribution gratuite à des associations locales, par exemple, est une pratique qui concerne plus d'un tiers des établissements. Des restaurants proposent aux jeunes des accompagnements, légumes et fruits en libre service contre l'obligation de ne rien jeter ; d'autres les associent en amont dans la conception des repas. Pour plus d'informations, nous vous renvoyons à notre article : Gaspillage et déchets alimentaires : le SNRC s'engage.