Gaspi : le nouvel iPad n'est pas vraiment eco-friendly
Cela ne vous aura sans doute pas échappé, vu le matraquage médiatique de ces derniers jours : l’iPad 3 vient de sortir, précédé comme c’est toujours le cas pour Apple de spéculations et rumeurs diverses. Malgré le secret qui entoure la marque à la pomme, de nombreuses interrogations émergent : elles vont des matériaux contenus dans cette tablette numérique à la mise sur le marché à un rythme effréné de produits supposés révolutionnaires. Quid des impacts environnementaux et des déchets électroniques engendrés (voir notre article : iPad : parfait, sauf pour l'application recyclage...), sans parler des conditions de travail dans les usines (voir ici) ?...
Certes, Apple améliore à chaque fois les performances environnementales et énergétiques de ses produits, mais les gains sont faibles (baisse de -5% d’émissions de CO2 pour la conception entre l’iPad 1 et iPad 2) et il y a 2 bémols à la prétendue amélioration de ces performances. Tout d'abord, les tablettes ne remplacent pas d’autres produits mais s’ajoutent aux smartphones ou lecteurs MP3. Malgré les faibles consommations de chacun, le secteur du high-tech pèse donc de plus en plus lourd sur la demande en électricité.
De plus, une partie des économies est réalisée lors de l’utilisation du produit mais cette durée d’utilisation ne cesse de se réduire. Un Européen achète ainsi en moyenne un nouveau téléphone tous les 18 mois, ce qui engendre de plus en plus de D3E à traiter et à dépolluer, le tout dans un contexte où la réduction des déchets s'affirme pourtant comme une priorité économique et environnementale... "Avec 3 générations d’iPad en moins de 2 ans, Apple souhaite-il encore augmenter ce renouvellement ? Dans tous les cas, l’entreprise prend le risque d’épuiser le consommateur et surtout les ressources de la planète", s'interroge Camille Lecomte, chargée de campagne 'Modes de production et de consommation responsables' aux Amis de la Terre.
Etant donné le nombre de métaux précieux contenu dans l’iPad, il est correct de qualifier le produit de "petit bijou de technologie". Cette tablette, comme tout produit high-tech, contient une dizaine de métaux précieux dont de l’or, de l’argent, du cuivre ou encore du lithium, le nouvel or blanc. La demande mondiale de ces métaux précieux ne cesse d’augmenter, en partie à cause de l’engouement pour ce type de produits. Cette fuite en avant incite les Gouvernements à mettre en place des politiques pour sécuriser leur accès aux matières premières, les poussant parfois à ouvrir de nouvelles mines au prix d’impacts sociaux et environnementaux toujours plus importants. A ce sujet, l'Europe vient d'ailleurs de mettre en place un partenariat d’innovation ayant pour but de lutter contre la pénurie de matières premières (voir notre article).
Pour mettre un terme à ces atteintes environnementales et sociales, les Amis de la Terre militent pour l’allongement de la durée de vie des produits et alertent les consommateurs sur les entreprises qui programment l’obsolescence de leurs produits (voir notre article sur le sujet). A titre d'exemple, IOS 5 est le nouveau système d’exploitation d’Apple ; la mise à jour via le site de la marque est possible pour toute la gamme des iPad. Problème : la mise à jour pour les iPhone est limitée aux 3 dernières versions (3GS, 4G et 4GS). Un iPhone 3G, lancé officiellement en juillet 2008, ne peut donc être mis à jour, et seules certaines applications continuent de fonctionner. Le consommateur est ainsi incité à acheter un nouvel objet et la durée d’utilisation d’un iPhone est alors de 3 ans 1/2 !