
Commandée par Comerso, premier acteur de valorisation des invendus des entreprises, une étude Ipsos révèle que 2 ans après l’entrée en vigueur de la Loi Garot (voir notre article), les grandes surfaces alimentaires ont intégré les pratiques anti-gaspillage dans leur stratégie et dans la gestion du cycle de vie de leurs produits. Elles ont mis en place tout un panel pour minimiser leurs invendus et mieux les valoriser, mais des difficultés subsistent toutefois...


En aval, le stickage de produits à date courte est pratiqué par 92% des magasins interrogés. Pour 66% d’entre eux, cette pratique date de plus de 3 ans, c’est-à-dire avant l’entrée en vigueur de la loi. La majorité des responsables déclare le faire pour des raisons financières : 98% pour minimiser la casse et 74% pour sauvegarder une partie des marges. Les clients en bénéficient car, en moyenne, les remises se situent le plus souvent entre -30% et -40%. La problématique principale réside dans le temps qu’il nécessite : 66% des responsables de magasins souhaitent qu’il prenne moins de temps aux équipes. Il est vécu comme complexe et chronophage. Ceci explique probablement pourquoi 38% des magasins ne suivent pas régulièrement les ventes stickage et que 11% ne les suivent pas du tout. Une autre problématique réside dans la difficulté de gérer les produits stickés non vendus : 34% d’entre eux sont jetés et donc non valorisés. Face à ces difficultés, certains magasins choisissent d’être accompagnés par des partenaires externes.
Selon les chiffres de l'étude, 93% des magasins interrrogés pratiquent le don aux associations et interagissent en moyenne avec 2,1 associations. 45% d’entre eux sont collectés chaque jour et 64% donnent depuis plus de 3 ans. La majorité des acteurs de la grande distribution (94%) met en avant la dimension sociale du don (en externe et en interne). Une grande partie d’entre eux (79%) s’est également investie dans cette démarche pour des raisons financières (économie fiscale et coût de traitement des déchets). En matière de logistique, 84% des denrées sont collectées par les associations elles-mêmes et 16% par des sociétés externes.
Toujours en aval, la fréquence de collecte reste perfectible. 55% des magasins interrogés ne donnent pas tous les jours et 20% des collectes se font sans camion frigorifique. 27% ne donnent qu’une partie des produits frais et uniquement 33% des produits frais métiers. Par ailleurs, 26% des magasins ne savent pas si leurs associations sont agrées RIG ou RUP, et la même proportion trouve compliqué de récupérer des attestations fiscales ou ne les récupèrent pas. Enfin, les magasins qui n’effectuent pas de dons évoquent l’argument de la responsabilité en cas de problème sanitaire, administratif et fiscal. Le développement d’un écosystème de partenaires spécialisés et certifiés constitue une voie pour assurer aux non donateurs une prestation clé en main et totalement sécurisée, et apporter aux faibles donateurs des solutions d’optimisation et de sécurisation.
Enfin, on constate une valorisation croissante des déchets, mais qui est encore très insuffisante. L’objectif des magasins est de diminuer au maximum les déchets, mais il reste toujours une part incompressible. 60% d’entre eux déclarent avoir mis en place un tri des biodéchets ; il s’agit sans surprise des hypermarchés qui se doivent d’être en adéquation avec le cadre légal en vigueur. 10% des magasins seulement pratiquent la valorisation des biodéchets par des filières spécifiques. Des progrès doivent donc encore être réalisés. Là encore, le développement d’un écosystème de partenaires au service de cette approche durable (logisticiens, spécialistes de la collecte et de la méthanisation, agriculteurs...) permettra aux magasins d’aller plus loin.
