Fret ferroviaire: Un plan malthusien!!!
La SNCF a lancé, début 2004, un plan, dit plan Véron, approuvé par le gouvernement, visant à réduire le déficit de son activité fret (429 millions d'euros en 2003 pour un chiffre d'affaires de 2 milliards). Elle cherche à améliorer sa productivité et sa qualité de service par un ensemble de mesures techniques et commerciales, mais aussi à recentrer son activité fret sur les trafics les plus rémunérateurs, ce qui l'amène à refuser dorénavant les trafics qu'elle estime être les plus déficitaires...
On peut d'ores et déjà se poser la question de savoir à quel régime seront assujettis les déchets...
La Fédération Nationale des Associations d'Usagers des Transports (FNAUT) et la fédération France Nature Environnement (FNE) contestent cette deuxième orientation qui se traduit, au moment où le gouvernement veut faire adopter une Charte de l'Environnement et annonce un Plan Climat après avoir fait voter une loi sur l'énergie, par un report important de trafic ferroviaire sur la route, donc par un renforcement de la congestion routière, des risques d'accidents, de la pollution de l'air, du bruit, des gaspillages d'énergie et des émissions de gaz à effet de serre.
L'apport prévu de 800 millions d'euros d'argent public à la SNCF pour soutenir son plan fret, sans garantie de réussite, n'est qu'un pis-aller. A l'évidence, il faut en priorité corriger la cause première du déficit ferroviaire : la sous-tarification routière.
La non-prise en charge par le transport routier de l'intégralité des coûts économiques, écologiques et sociaux qu'il engendre lui permet d'abaisser artificiellement ses prix de revient et lui donne un avantage concurrentiel décisif sur le rail ; elle dérentabilise par ailleurs les investissements ferroviaires.
Tous les Français, à commencer par les riverains des grands axes de transit routier, soumis à des nuisances insupportables, souhaitent un rééquilibrage entre le rail et la route, et comme les associations signataires, ils attendent avec impatience du Gouvernement des mesures inscrites dans une approche de développement durable, cohérentes avec les autres engagements de l'Etat en matière d'environnement et de santé publique.
La Suisse a montré qu'il est possible d'influencer la répartition du trafic entre le rail et la route. En taxant le transport routier, le rail redevient compétitif et les montants destinés aux subventions d'équilibre pour la route peuvent s'investir dans le rail.
Cet exemple efficace pourrait être suivi sans retard en France.