FREC : le SIOM n'a pas attendu pour tracer sa route
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Si la Feuille de route sur l'économie circulaire présenté par le Gouvernement a fait couler beaucoup d'encre, son contenu n'a pas surpris outre mesure, du moins les collectivités locales et syndicats intercommunaux qui avaient déjà posé des jalons et pris des dispositions sur le terrain, de sorte à inciter à une moindre production de déchets, et à réorienter les tonnages de ceux-ci, vers un recyclage plus significatif couplé à une valorisation plus effective... Jean-François Vigier, Président du syndicat et maire (UDI) de Bures-sur-Yvette, mobilisé quant à ces sujets de société, a accepté d'exposer les résultats obtenus et à venir, pour ce qui concerne le SIOM qui compte parmi les syndicats dynamiques dans ces domaines...
Le Siom de la Vallée de Chevreuse regroupe 21 communes (19 en Essonne et 2 dans les Yvelines), dont certaines sont semi rurales, principalement pavillonnaires, et d'autres urbaines, denses, avec près de 51% d’habitats collectifs : le syndicat, qui dispose d'un budget de 40 millions d'euros, rassemble ainsi plus de 205 000 habitants. Il a pour objet principal d'assurer la collecte, l'exploitation, la valorisation et le traitement des déchets ménagers et assimilés dans la Vallée de Chevreuse, au profit des établissements publics de coopération intercommunale membres. Certifié Iso 14 001 et 50 001, son action s’inscrit dans l’amélioration continue visant à maîtriser les impacts environnementaux et les usages énergétiques. Il dispose d'un réseau de chaleur, d'une déchetterie, d'u
n espace pédagogique implanté dans un bâtiment à énergie positive et d'une unité de valorisation énergétique, performante qui dispose d'une bonne image au sein de la population, ce qui s'explique aisément pour le président Jean-François Vigier, du fait de plusieurs facteurs cumulés. « L'usine est en effet implantée sur un parc d'activités qui n'est pas situé à proximité immédiate des habitations, étant entendu par ailleurs que les politiques que nous menons depuis l'origine de la création du syndicat, sont résolument orientées à la faveur des citoyens. Depuis 1959 en effet, les présidents qui se sont succédés à la tête du syndicat ont toujours poursuivi les actions entreprises, et ce quelle que soit leur étiquette, le traitement des déchets relevant de la vie quotidienne et non pas d'une couleur politique donnée. Nous avons toujours travaillé avec cette notion de service aux habitants allant dans le sens d'un mieux technologique permanent pour ce qui relève du traitement et désormais de la valorisation, d'un mieux technique pour obtenir un meilleur tri, et ce à un moindre coût, ce qui se répercute sur l'imposition des habitants ».


Sur le fond, la Frec est ambitieuse, et c'est ce que l'on en attendait.
Cela 
S'il est clair que je n'ai pas la responsabilité de préconiser ce qu'il y aurait lieu de mettre en place sur les territoires, au niveau régional, je suis néanmoins un élu de la région francilienne et suis enclin à penser que si, au niveau de l'I le-de-France, tous les syndicats de déchets mettaient en œuvre ce que nous avons mis en place sur le territoire du Siom, on ne pourrait qu'être plus performants, d'un point de vue global, notamment quant à l'amélioration du tri.
Je suis personnellement encore sous l'effet de surprise de la réussite totale liée à l'extension des consignes de tri à tous les emballages plastiques, que nous avons mise en place en octobre 2016, dans le cadre d’un appel à projet Eco-Emballages/Citéo : non seulement l'adhésion fut immédiate, mais on a constaté qu'il y avait une véritable attente des habitants alors que d'une manière assez générale, lorsqu'on change les habitudes des citoyens, ça les perturbe, ce qui impose une sensibilisation préalable et beaucoup d'explications pour justifier l'objectif que nous souhaitons atteindre.
Or, dans ce cas précis, à peine quelques semaines plus tard, les habitants ont exprimé leur souhait de voir s'inverser les fréquences de collecte, à savoir passer à une collecte d'OMR par semaine, et à deux collectes hebdomadaires des bacs jaunes. Enorme su
Ce plan a aussi été assorti de l'extension du parc des conteneurs à verre. Toujours est-il que si chacun passait à cette vitesse là, j'estime que nous progresserions de manière significative : pour preuve, à l'échelle de notre territoire, en un an (année pleine), nous avons gagné environ 1000 tonnes, tandis que le taux de refus a simultanément baissé de 4% environ : notre syndicat atteint déjà le taux de 80 % de recyclage des déchets d’emballages plastique qu’il collecte. Le recyclage effectif supplémentaire des déchets d'emballages n'est donc pas un leurre. Pour mémoire, Ecoemballages/Citéo subventionne non seulement le syndicat pour parfaire sa communication, mais participe également au financement de la construction de la nouvelle chaîne de tri de l'entreprise qui assure le travail et dont le centre de tri est donc parfaitement organisé pour réceptionner les nouveaux déchets plastiques résultant de l'extension des consignes. Dans notre cas, il s'agit des installations ultra modernes de Trivalo Paprec, au Blanc Mesnil.


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Depuis 8 ans, et ce à raison de tous les dix huit mois, en moyenne, nous abaissons le montant de la taxe à l'enlèvement
Nous avons par ailleurs mis sur pied un programme ambitieux de réduction des déchets, sommes entrés dans la boucle de l'extension des consignes de tri, avons adapté la fréquence des collectes, progressons globalement en matière de tri et de valorisation des déchets produits par nos concitoyens, et abaisserons de nouveau le montant de la TEOM, en 2018 pour la 5ème fois en six ans. A périmètre constant, la taxe d’enlèvement des ordures ménagères aura baissé de plus de 21% en 10 ans, tout en améliorant la qualité de service. Dès lors que nous y parvenons, grâce à l'optimisation des outils dédiés et à l'intégration de moyens techniques modernes, et par conséquent de plus en plus performants, je ne saurais être favorable à une augmentation des taxes.





A ce programme, déployé depuis cette année dans le cadre d'un Contrat d'Objectifs Déchets et Economie Circulaire (Codec), s'ajoute ce que nous appelons le dispositif des Ecoles durables. Nous apprenons aux enfants des établissements primaires (qui sont suivis sur un cycle de 3 ans) à moins gaspiller, à bien trier, les informons sur ce qu'est le recyclage et à quoi il sert... De très nombreuses classes sont concernées par cette opération qui rencontre un franc succès tant les enfants y sont attachés.
A la fin de chaque cycle, nous décernons des trophées aux écoles, les Tritou d'or, d'argent et de bronze, que je remets personnellement. Je ne manquerai pour rien au monde cette cérémonie, tant les enfants sont fiers d'être récompensés. A la suite de quoi, ils échangent et enseignent ces acquis à leurs parents. Dans cette logique d'apprentissage, nous avons inauguré l'an dernier, un espace pédagogique situé à proximité de l'usine, qui à travers un parcours d'activités multimédia montre toutes les étapes de la valorisation et du recyclage des déchets, en passant par la collecte et bien évidemment par le tri, une étape incontournable pour réussir la politique d'ensemble.

