Pour le compte du MEEDDAT, TNS Sofres vient d’effectuer une enquête sur le regard que portent les Français sur le processus du Grenelle Environnement et de ses engagements. Celle-ci a été réalisée les 2 et 3 octobre derniers par téléphone auprès d’un échantillon de 1 000 personnes représentatif de la population âgée de 18 ans et plus. Bilan : les résultats sont plutôt positifs...
Pour une majorité des Français, le Grenelle Environnement est une démarche innovante qu’elle souhaite voir étendue à d’autres sujets :
ils sont près de trois quarts à en saluer le caractère innovant (72%), voire davantage encore pour les sympathisants de l’UMP (82%) et les diplômés de l’enseignement supérieur (79%) ;
de plus, 88% sont favorables à ce que ce type de concertation et de travail en commun soit mis en oeuvre sur d’autres sujets, dont 26% très favorables. Les jeunes âgés de 18 à 24 ans semblent particulièrement sensibles à cette démarche, la proportion de ces derniers étant favorables atteignant 94%.
Les mesure prises dans le cadre du Grenelle sont jugées positives par 70% des Français, dont 4% portant un jugement très positif et 66% assez positif. A l’inverse, seuls 4% portent un jugement très négatif et 23% assez négatif. Les sympathisants de l’UMP se montrent plus enthousiastes que la moyenne, puisqu’ils sont 83% à porter un jugement positif sur ces mesures. En revanche, les sympathisants des Verts ne se démarquent pas par leur jugement, la proportion de ceux qui jugent positives ces mesures étant très proche de la moyenne (73%).
Par ailleurs, si les Français estiment que le Grenelle Environnement a un impact important sur la prise de conscience et le comportement des citoyens, ils sont en revanche plus réservés quant à l’impact sur les élus et les entreprises. Ainsi, 73% considèrent qu’il a contribué de manière importante à faire prendre conscience aux Français des problèmes environnementaux et 66% à les inciter à faire des efforts dans leur vie quotidienne pour protéger l’environnement, quand 61% pensent qu’il a contribué à inciter les élus locaux à tenir compte des problème environnementaux dans la gestion de leur collectivité, 61% à promouvoir un modèle de développement économique respectueux de l’environnement et 58% à inciter les entreprises à agir en faveur de
l’environnement.
Les mesures ou démarches prises dans le cadre du Grenelle Environnement sont toutes jugées importantes pour promouvoir le développement durable et améliorer la situation de l’environnement, dans des proportions qui diffèrent toutefois. Parmi les 5 domaines dans lesquels des mesures ou des démarches ont été engagées à la suite du Grenelle, ce sont les mesures relevant du secteur de l’énergie qui sont jugées le plus importantes pour promouvoir le développement durable et améliorer la situation de l’environnement, devant l’habitat, la biodiversité et, dans de moindres proportions, le transport et l’émergence d’un mode de consommation durable.
Ainsi, les trois mesures du Grenelle concernant l’énergie mettent d’accord la quasi-totalité des Français :
développer les EnR (énergies renouvelables) est jugé prioritaire par 62%, important par 32% d’entre eux, et secondaire par seulement 6%. Au total, ce sont donc 94% des Français estiment que cet objectif est important sinon prioritaire ;
promouvoir les économies d’énergie est jugé comme tel par 96% des Français, dont 56% qui le considèrent comme prioritaire ;
réduire la dépendance pétrolière de la France : 91% jugent cet objectif important voire prioritaire dont 55% prioritaire et 36% important.
Le domaine de l’habitat est également dans le duo de tête des priorités des Français, avec des mesures comme :
la mise en place d’un plan d’isolation et de réduction de la consommation d’énergie des bâtiments publics (92% dont 49% prioritaire) ;
la mise en place d’un plan d’isolation et de réduction de la consommation d’énergie des logements sociaux (89% dont 44% prioritaire) ;
la création d’un éco-prêt à taux zéro, c'est-à-dire dont les intérêts seront pris en charge par l’Etat, pour les travaux de rénovation thermique de l’habitat (86% dont 42% prioritaire).
Viennent ensuite des mesures liées à la biodiversité comme la mise en place d’une réparation financière des dommages causés à la nature lors de pollution (90%, dont 54% prioritaire), au transport (92% jugent important voire prioritaire d’aider les collectivités locales à développer des transports en commun, 52% de développer les lignes de trains à grande vitesse) et enfin au développement d’un mode de consommation durable (93% pour réduire la production des déchets ménagers, dont 54% prioritaire, 54% pour la promotion de repas bio dans les cantines publiques).