Ferrailles : un recycleur embourbé dans la crise…
Il est des noms que tous connaissent dans la profession du recyclage ; il est des entreprises qui ont surmonté les guerres comme les crises qui ont sévi sur le pays. C’est le cas de l’entreprise Bourbié, une centenaire basée à Issoire. Claude Bourbié, âgé de 75 ans, patron de la société comme le fut son père et son grand père avant lui, est en passe de passer la main dans le cadre d’un dépôt de bilan annoncé….
Un grand nom de la profession est mis à mal…En proie à de grosses difficultés, l’entreprise devrait déposer le bilan dans les tout prochains jours. C’est ce qu’a annoncé, hier soir, son patron Claude Bourbié. 300 salariés sont concernés par le devenir de l’entreprise
Mais les choses sont là : voilà plusieurs mois que l'entreprise fait face à la crise mais surtout, à la situation très délicate d'une de ses filiales Bernon, basée à Gond Pontouvre en Charente.
Une cascade d'ennuis liée à une homologation refusée
« Nous avons payé les salaires de 60 employés pendant seize mois alors qu'il n'y avait pas de travail pour tous. Tout cela à cause de l'homologation d'une machine qui a été refusée par le préfet de Charente ! Cela a mis en péril la filiale et entraîné les difficultés de la maison mère. On voit le résultat aujourd'hui ». Pas content du tout, Claude Bourbié! Et on ne peut pas lui donner tord! Il évoque d'ailleurs la possibilité de poursuites judiciaires « y compris au pénal », tant cette décision administrative est criticable. S'il est vrai que la machine en question a été à l'origine d'un accident, il est tout aussi vrai ques les dégâts causés ont été « très limités », souligne le chef d'entreprise.
La crise, encore elle...
La crise économique n'est pas non plus étrangère à la situation qui prévaut. « La conjoncture est toujours terne. Si nous sentions une reprise phénoménale cela pourrait compenser les difficultés. Mais nous ne sentons rien venir pour le moment. Cela risque d'être durable ». Alors, Claude Bourbié a « décidé de ne pas aller dans le mur. Ce n'est pas mon genre. Je vais déposer le bilan et démissionner de mon poste d'administrateur tout comme mon épouse et mes trois filles. Cela va ouvrir la voie à d'autres qui pourront ainsi reprendre les activités. Et pourquoi pas parmi eux des salariés ? Pour moi, maintenant c'est une question de temps et le plus vite sera le mieux ».
Dans ce contexte, à 75 ans, l'actionnaire majoritaire dirigeant d'une entreprise familiale centenaire, annonce donc qu'il va passer la main de la direction. Le tribunal de commerce qui sera saisi devra désigner un mandataire judiciaire. Charge ensuite à ce dernier d'étudier la situation durant un délai que le tribunal estimera suffisant. Que se passera-t-il après ? Les nombreuses et différentes activités de l'entreprise pourraient être vendues par appartements.