Ferrailles : un marché mi figue, mi raisin

Le 22/01/2009 à 16:31  

Ferrailles : un marché mi figue, mi raisin

Verre à moitié vide, à moitié plein A moitié vide mais aussi à moitié plein, telle est l'appréciation que l'on peut avoir sur la situation internationale du marché des ferrailles. Après un mois de janvier actif, les sidérurgistes turcs ont arrêté leurs achats de ferrailles et ne seraient prêts à revenir sur le marché qu'en février nous indique des sources professionnelles...

Actuellement le marché est "très calme", les offres continuent d'arriver en provenance des exportateurs européens et américains de ferrailles, avec des prix qui se situent dans une fourchette de $280 à $285/tonne sur une base C&F, pour des chargements mixtes à 80/20 entre de la HMS 1 et HMS 2. Les exportateurs offrent aussi sur une base de 290 à 295 $/tonne de la ferraille broyée C&F indique un négociant turc. Mais, aucun contrat n'aurait été encore négocié cette semaine.

" Les acheteurs préfèrent attendre; les fours essaient de vendre maintenant ce qu'ils vont produire avec leurs derniers achats de ferrailles. Bien sûr, il y a toujours des ventes de billets et de ronds à béton qui se réalisent, mais les quantités ont fortement baissé, et cela n'est pas très favorable aux producteurs" ajoute ce trader.

Selon un exportateur européen, les turcs vont revenir aux achats en février à partir du moment où ils vont pouvoir vendre leurs productions de produits finis. Un autre professionnel indique que le niveau des stocks au sein des parcs à ferrailles des sidérurgistes turcs est très faible et ceci malgré la vague des achats effectués au mois de décembre et janvier. " Ce que nous constatons, c'est que lorsqu'un navire arrive en Turquie, les sidérurgistes ont besoin de la marchandise très rapidement. Même si le niveau de production est bas, et idem pour les ventes, les fours continuent de produire et ont besoin pour cela de ferrailles. Ainsi si le verre est à moitié vide, il est aussi à moitié plein " conclut-t-il.

Autre facteur à prendre en compte, la faiblesse de l'euro par rapport au dollar qui avantage les exportateurs européens. La demande sur les marchés domestiques reste faible. " En Espagne le marché est au point mort. Les fours restent dans l'incertitude quant à leur production à court terme et ils ne veulent pas acheter de matières premières à court terme avant d'avoir une vision plus claire de la vente de leurs produits finis. " commente un négociant espagnol. Les prix sur les marchés espagnol et belge se situent aux environs de 220 et 230 euros la tonne rendue pour de la ferraille broyée, avec des prix plus élevés en Allemagne et en Italie. Concernant le niveau des stocks, il est bas, ce qui pourrait poser problème au cas où la demande d'acier reprendrait rapidement. " Peut-être que les ferrailles viendraient à manquer si la demande d'acier reprenait soudainement, mais en même temps je ne vois pas pourquoi cela arriverait à horizon de trois à six mois " ajoute ce négociant.