Ferrailles : Tosyali et Danieli affichent un moral d'acier
Deux acteurs parmi les plus influents de l’industrie sidérurgique allient leurs forces ; ils ont choisi de travailler de concert, l’idée consistant à optimiser l’installation du Turc, à Oran, en Algérie et par conséquent de doper la production d’acier algérienne.
L’aciérie électrique en question produit plus d’un million de tonnes d’acier ; l’installation de ce broyeur ne sera pas sans avantages puisqu’il devrait permettre une plus grande flexibilité d’approvisionnement en ferrailles et une réduction des coûts de transformation dans le four.
Selon Danieli Centro Recycling, l’expérience de l’entreprise dans le domaine sidérurgique a joué un rôle décisif dans le processus de vente : « Le slogan le plus célèbre de Danieli résume parfaitement cette idée : We know the art of steel ! Cela signifie que nous savons exactement ce qu’un aciériste recherche dans un produit. Non seulement nous vendons des équipements de recyclage, mais nous apportons également une valeur ajoutée en termes de savoir-faire. »
La machine, un broyeur de 4000 CV, se targue de produire jusqu’à 100 tonnes par jour, sa capacité de ferraille broyée annuelle atteignant les 400 000 tonnes. « Dans sa version standard, il présente une grande inertie, une grande longévité, un rotor fermé et protégé, des corps de paliers pour rotor robustes ainsi qu’un châssis sur une base unique qui augmente la résistance près de l’enclume », indique le fabricant. De plus, il affiche une faible consommation électrique en kWh par tonne produite. On retiendra également que Danieli Lynxs a développé un extracteur d’axes de marteaux innovant afin de réduire les temps de maintenance et les coûts liés au remplacement des pièces d’usure.
Cela étant dit, le plus grand avantage réside dans la flexibilité d’approvisionnement en matières de base. « Lorsqu’un client investit, il veut savoir à quel moment il va pouvoir obtenir un retour d’investissement. En général, sur une tonne d’acier produite dans un four électrique, l’achat des matières brutes compte pour 80 % des coûts de production. D’où l’intérêt de s’approvisionner en ferrailles à moindre coût, puis de la broyer, en améliorer le cas échéant, la qualité, ce qui aura évidement une incidence non négligeable sur la rentabilité de l’usine ».
En Algérie, la ferraille classique, basse densité, présente généralement de faibles rendements. Cet investissement dans un broyeur permet de récupérer des matières de base moins chères, de produire de la ferraille sur place, ce qui aura l’avantage d’éviter l’oxydation possible du fait d’un trop long stockage et provoquée par le transport : dès lors qu’elle est importée, la matière peut perdre 1 % de son rendement du fait de ces phénomènes d’oxydation.
« Notre équipe technique recommande une densité comprise entre 0,9 et 1,1. Une trop grande densification peut conduire à la présence d’inclusions dans le matériau broyé. Moins les matières premières sont densifiées, plus l’échange de chaleur est important et plus le temps de fusion est court », explique le fournisseur de la machine, rappelant ô combien ces éléments sont importants pour l’obtention de la qualité finale souhaitée, dès la conception du broyeur, des grilles et des marteaux. « C’est d’ailleurs pour cela que nos équipes de R&D ont mis au point une gamme de grilles et de marteaux répondant à toutes les applications ».
L’industriel italien qui exploite déjà quatre broyeurs en Afrique et trois au Moyen-Orient, est évidemment ravi de cette « première » avec le sidérurgiste turc, une première qui pourrait à l’avenir ouvrir d’autres portes, en Turquie, un pays qui produit chaque année plus de 30 millions de tonnes d’acier à partir de ferrailles…