Paris pédale à tout va… grâce à Bertrand Delanoé et son équipe, qui ont instauré il y a trois ans environ, le fameux Vélib’. Sauf que le vélo a une fin de vie aussi… ce qui fait qu’il faut maintenant passer à la chasse à la bicyclette HS, des déchets d’un nouveau genre…
Le vélo parigot a l’air costaud : en acier trempé, tout comme les cyclistes, d’ailleurs, tant il est vrai qu’il faut être blindé pour se lancer à l’aventure dans cette fourmilière faite de piétons parfois étourneaux, de cyclomotoristes souvent pressés et d’automobilistes régulièrement énervés, le tout générant des risques parfois inconsidérés par celles et ceux qui pratiquent un peu beaucoup ou déraisonnablement l’entrave au code de la route.
Bref : ils sont quand même des milliers à emprunter chaque jour un Vélib’ ou leur vélo perso, pour aller au boulot ou partir en rando…
Et si un kilomètre à pied ça use les souliers, des kilomètres en vélo, ça peut faire de la tôle froissée ou du vélo abîmé… Avec in fine, l’obligation de débarrasser le plancher…
C’est ainsi que la Ville de Paris a initié la chasse aux épaves de vélos et autres cadenas esseulés. Un "épaviste" de la préfecture de police et deux agents de la mairie, armés de pinces et meuleuse, sillonnent la capitale pour enlever ces "déchets". La préfecture et la mairie ayant signé une sorte de partenariat afin d’optimiser ces "tournées d'enlèvement d'épaves de vélo", qui ont débuté le 3 mai dernier, à raison de deux tournées par mois dans chaque arrondissement.
Concrètement, l'épaviste, policier assermenté, est seul à pouvoir décider si un vélo est une épave ou non. A l’aide d’une tablette, il répertorie le trajet qu'il fera avec les agents de la mairie chargés de découper puis d'emmener les cadenas et vélos à la déchèterie.
Pas de médaille en effet sans son revers. "Au fur et à mesure de l’essor de l’utilisation du vélo dans Paris (Vélib’ ou vélos privatifs), on a vu se multiplier le nombre d'épaves de vélos sur les trottoirs et les parkings deux-roues, encombrant inutilement ces emplacements", a confirmé, à l’AFP, François Dagnaud, Pésident du Syctom et adjoint PS en charge de la propreté et du traitement des déchets à Paris. Une épave étant juridiquement un vélo qui n'est pas en état de rouler, qui n'est pas réparable et dont le propriétaire n'est pas identifiable.
En deux mois à peine, la mairie a récupéré 1 308 épaves de vélo sur 2 000 recensées dans la capitale (les deux roues à moteur ne sont pas concernés, étant immatriculés).
Dominique Ouazana, chef-adjointe du service chargé entre autres choses des ramassages confirme que "tant qu'il y aura des épaves nous poursuivrons ces tournées. La police juge que le réservoir est important, on a encore deux bonnes années pour tout ramasser dans Paris"... En clair, ce n'est pas le moment de caler!
Cet article est à lire en complément de notre précédente dépêche : Epaves de vélos : ça roule à Paris !....