Avec l’arrivée de l’automne, le marché des ferrailles qui a traversé l’été dans de bonnes conditions, doit affronter un petit coup de faiblesse. Il ne faudra sans doute pas attendre très longtemps pour retrouver des jours meilleurs, généralement caractérisé par le retour des acheteurs turcs sur les ports de la Mer du Nord et quelques autres...
Marché tout mou pour la rentrée... En europe, comme aux Etats-Unis... les acheteurs ne se bousculent pas ..
Alors que l’on pensait voir ces mêmes acheteurs bondir aux achats avec la fin du Ramadan, ils tardent quelque peu à se manifester alors que l’on apprend qu’ils ont quelques difficultés à écouler sur le Moyen-Orient leurs produits finis et semi-finis.
Il n’y a peut- être dans ce retard que de la stratégie commerciale...
Attendre, en ne se précipitant pas sur le marché européen, que le soufflé des prix retombe un peu pour faire leurs emplettes à meilleur compte et puis
Attendre aussi pour vendre que les acheteurs moyen-orientaux soient prêts à lâcher quelques riyals ou quelques livres de mieux.
Maigre consolation, si de ce côté de l’Atlantique, le prix des ferrailles a pour un temps cessé de rire, il en est de même aux Etats-Unis qui cumulent les titres de 1er producteur de ferrailles, de 1er consommateur et de 1er exportateur. Les prix sont orientés à la baisse outre-Atlantique, faute d’acheteurs sur le marché export, tandis que la vague de pessimisme qui s’est abattue sur les négociants les pousse même à anticiper une baisse au mois d’octobre.
Pour être juste, il faut tout de même souligner que le marché a été très animé au mois d’août et que l’on livre aujourd’hui ces commandes sur un marché de l’acier qui n’a peut-être pas encore retrouvé son dynamisme du premier semestre (voir notre rapport " Ferrailles, dans les tourmentes de l'acier" : 2 articles Un premier trimestre en fanfare ; Et les ferrailles, dis donc!? ).
Les statistiques mondiales établissent que depuis le niveau record (pour l’année en cours) de production d’acier en mai, la production mensuelle mondiale d’acier s’est installée sur une tendance baissière. Les Chinois, sont certes, pour l’essentiel du moins, « responsables » de cette tendance, mais elle est également observée en Europe (27), également ressentie aux Etats-Unis et au Moyen-Orient et en Corée du Sud. Quelques autres pays vont à l’encontre et en particulier (c’est une bonne nouvelle) la Turquie : 1er importateur mondial de ferrailles, elle a accompli son meilleur score mensuel de production 2010 au mois d’août.
Pour en revenir au marché américain, il semble que l’on y ait connu en septembre les mêmes turpitudes que sur le marché européen. Ceux qui ont vendu dans les premiers jours de ce mois de rentrée ont pu profiter de l’ambiance favorable générée par le mois d’août, puis les acheteurs sont rapidement rentrés dans leur coquille. Les prix se sont alors repliés de 10 à 15 $.
Les Turcs ne sont pas sortis de leur silence sur le marché américain non plus, mais il semble que les marchés asiatiques ne se soient pas réveillés, pour l’instant. Il ne faut cependant pas s’inquiéter outre mesure. Les prix des produits de la sidérurgie, que ce soit au plan mondial ou au plan européen restent convenablement orientés. Il serait mal venu qu’une évolution négative du prix des ferrailles vienne troubler les nouveaux espoirs de hausses de prix de l’acier que nourrissent encore les sidérurgistes un peu partout dans le monde.