Ferrailles : le Canada met la bagnole au pas
Le gouvernement du Canada est déterminé à améliorer la qualité de l'air au pays et à réduire les effets de la pollution atmosphérique. Les programmes de mise à la ferraille accélérée des véhicules constituent un pas de plus dans ce sens. Ces programmes volontaires, élaborés et dirigés par des organismes locaux dans les collectivités situées aux quatre coins du pays, sont soutenus par plusieurs partenaires et visent à améliorer la qualité de l'air, réduire les émissions contribuant au smog et autres changements climatiques en retirant définitivement les vieux véhicules très polluants des routes canadiennes…
Les voitures, une fois sur la route, contribuent jusqu'à 35 % des émissions responsables de la formation du smog et jusqu'à 18,5 % des émissions totales de gaz à effet de serre. Ceci, juste pour le Canada. On estime que 10 à 15 % des véhicules composant le parc automobile canadien sont trop vieux (c'est à dire datant d'avant 1988) ou mal entretenus. Ceux là seuls, génèrent plus de 50 % des émissions totales.
Pour être admissible à la plupart des programmes de mise à la ferraille, un propriétaire de voiture doit habiter dans une région où le programme est proposé ; le véhicule doit avoir été assuré pendant les six à douze derniers mois et doit pouvoir être conduit au parc à ferrailles de l'entreprise spécialisée dans le recyclage automobile (qui se chargera du traitement avant que la ferraille ne redevienne de l'acier). Les propriétaires de modèles construits avant 1987 qui répondent aux critères et mettent leurs véhicules à la ferraille pourront ensuite choisir de se voir appliquer l'une des mesures incitatives offertes par ce programme : au choix, il aura droit à un laissez-passer de transport en commun, des possibilités de covoiturage, un rabais sur l'achat d'un véhicule neuf ou moins ancien, ou un rabais à l'achat d'un nouveau vélo.
Les véhicules récupérés dans le cadre de ces programmes sont recyclés selon les directives de protection de l'environnement en vigueur : on effectue la vidange de tous les liquides du véhicule, on recycle les pneus et les batteries avant de mettre la carrosserie à la ferraille puis au broyage.
On notera que certains programmes intègrent un processus de récupération des interrupteurs à mercure. Ces derniers sont le plus souvent utilisés aujourd'hui dans les systèmes d'éclairage des véhicules (capot, tableau de bord et coffre).
Or, le mercure est une substance toxique qui peut s'accumuler dans les tissus des organismes vivants. En fait, un seul gramme de mercure (soit environ la quantité que contient un interrupteur) peut contaminer un million de litres d'eau... ce qui, pour information, dépasse très largement la limite prescrite par Santé Canada pour la salubrité de l'eau potable. Dans le cadre du programme de récupération des interrupteurs, les interrupteurs à mercure sont enlevés avant la mise à la ferraille du véhicule, ce qui a pour vocation d'éviter de rejeter du mercure dans l'environnement.
Le gouvernement canadien travaille en partenariat avec de nombreux intervenants à l'amélioration de la qualité de l'air et à la limitation de la pollution automobile dans le pays. Dès à présent, Environnement Canada subventionne des programmes de mise à la ferraille des véhicules has been à Vancouver, Fredericton, Ottawa, Montréal et maintenant Winnipeg, ainsi qu'un programme s'étendant à l'ensemble du territoire ontarien. Environnement Canada a aussi contribué financièrement en 2002 à un programme à Calgary qui a connu une telle réussite que ses objectifs annuels ont été atteints en dix semaines.
Programmes de mise à la ferraille financés par Environnement Canada
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