Pas d’inquiétude : l’entreprise n’est pas « rangée des voitures » mais quitte tout simplement le site Galloo Littoral de Calais, acquisition récente (2011) du groupe puisque ce site faisait partie d’un ensemble de 10 établissements précédemment connus sous le nom de groupe Dupuy-Vandamme, afin de s’installer sur celui de Bourbourg…
Fondée juste à la veille du conflit de la seconde guerre mondiale, en 1939 à Menen en Belgique, Galloo est encore aujourd’hui, une entreprise familiale flamande spécialisée dans le métier du recyclage des métaux et de tout ce qui contient de la ferraille (VHU, gros électroménager et donc DEEE…). Ayant pris son véritable essor en passant au stade industriel, au cours des années 70, elle occupe aujourd’hui 850 salariés.
L’entreprise compte actuellement 22 établissements en Belgique, 3 aux Pays-Bas et 32 dans le Nord de la France, autant dire que Galloo est désormais un poids lourd du recyclage : de fait, le groupe recycle chaque année 1,6 million de tonnes d’acier, 80.000 tonnes d’autres métaux et 25.000 tonnes de plastiques (provenant principalement des voitures et de l’électroménager).
Pour ce qui concerne le site de Calais, il faut savoir qu’il s’agit d’un terrain de 13 895m2, dont 8 858m2 sont exploités au titre du recyclage des métaux, le reste étant dédié au parking des camions et des bennes.
Ce site a successivement été le siège d’une fabrique de dentelles, d’une usine de travail du bois (découpage, séchage et stockage), pour finalement recevoir une autorisation préfectorale d’exploitation d’un « établissement de récupération de vieux métaux » en 1986.
Reste une question : pourquoi délocaliser ?
Pour mieux comprendre les tenants et aboutissants, il sera bon de rappeler que si l’implantation de ce site industriel dans l’impasse des salines est très ancienne, il est tout aussi évident que l’urbanisation croissante de cette partie de Calais pose de sérieux problèmes de cohabitation, aussi bien aux riverains qu’à l’entreprise elle-même.
Pour preuve, la présence du lycée Sophie Berthelot : l’accès de nombreux jeunes gens à cet établissement par les rues adjacentes accroit le danger d’accident, tandis que l’étroitesse des rues impose une circulation à sens unique qui oblige les camions à faire littéralement le tour du lycée, comme s’il s’agissait d’un rond-point (concrètement pour les initiés, par la rue Edgar Quinet, la rue Vauxhall et la rue des salines)
En plus des risques liés à la circulation des camions, le bruit généré par la gestion des stocks de métaux est une nuisance qui a été fréquemment relevée par les riverains.
En conséquence, une conclusion s’impose : un tel établissement de récupération et de recyclage de ferrailles et métaux se doit d’être proche d’une zone urbaine, mais il ne peut pas se situer pour autant dans l’hyper-centre d’autant que dans le cas qui nous occupe, moins de 10% des matières entrantes viennent de l’espace urbain tandis que 90% de la matière regroupée sur le site de Calais vient de l’extérieur de la ville, laquelle repart, in fine, vers des consommateurs de ces ferrailles et métaux, situés pour la plupart loin de Calais.
Dans ce contexte délicat, la direction du groupe Galloo a décidé de procéder au déménagement de l’activité du site de Calais sur le site existant de Bourbourg, situé à 20km ; ce dernier bénéficie d’une implantation idéale à l’extérieur de toute agglomération, de beaucoup d’espace, et d’une installation ultramoderne au regard de la protection environnementale.
Et pour ce qui touche aux personnels, 12 personnes travaillant sur le site de Calais, 2 salariés sont détachées en mission sur un autre site du groupe Galloo à Dunkerque, 5 sont employées comme chauffeurs ; les 5 autres salariés du site, dont les fonctions sont sédentaires, se verront proposer une modification de leur lieu de travail sur le site de Bourbourg.