On aurait pu espérer qu’une aussi bonne nouvelle soit saluée par le marché et qu’il sorte pour l’occasion de sa léthargie printanière : pour l’instant, ce n’est pas vraiment le cas. Il n’y a guère que dans certaines régions de Chine que le marché manifeste une vie réelle, des hausses se succédant à périodes rapprochées. On dit, par ailleurs, que la Chine a cessé de passer des commandes au Japon en raison du risque d’irradiation des ferrailles. Et pour l’instant, cela n’a pas suffi à réveiller les marchés dans les autres régions du monde qui participent à ce marché très mondialisé. Sur le marché américain qui devrait en toute logique être le 1er à bénéficier de la défaillance du Japon, pas le moindre signe positif pour l’instant. Les prix des ferrailles expédiées sur les autres pays du Sud-est Asiatique s’érodent régulièrement. Il en est de même sur les autres marchés très ouverts aux remous des échanges internationaux à savoir la Turquie et l’Inde. En Turquie, les prix du marché intérieur ont baissé pour la 3ème fois en moins de deux semaines. Inutile de dire que question imports, il n’y a pas beaucoup d’agitation sur les prix non plus.
Sur le marché italien, on constate et on espère. On constate que depuis début avril, les prix des ferrailles sont plutôt orientés à la baisse. Mais on espère que prochainement les choses iront mieux du point de vue du prix des ferrailles. Les négociants italiens sont comme tous les négociants occidentaux et se disent que les Turcs sont absents du marché depuis de si longues semaines, qu’ils vont bien finir par montrer à nouveau le bout de leur. Tout cela est d’une grande logique mais reste tout de même de l’ordre de la supputation et non de l’analyse rationnelle. Si les Turcs ont toujours les mêmes difficultés à écouler les semi-produits et les produits qu’ils fabriquent, ils n’achèteront pas de ferrailles pour le seul plaisir d’avoir des parcs bien remplis. Maintenant, les Turcs attendent peut-être tout simplement des prix. Ils connaissent leur place sur le marché international et s’ils estiment que le marché n’a pas encore touché le fonds, ils se gardent bien de manifester le moindre sentiment. Le marché des ferrailles ressemble chaque jour un peu plus à une partie de poker. Alors comme d’habitude, on attendra l’étincelle turque à moins que cette fois-ci, l’étincelle ne surgisse d’ailleurs...
Voir aussi : Ferrailles, comme une sorte de blues...