Ferraille : retour à la case « casse »

Ce n’est pas pour faire pénible que nous revenons sur le démantèlement des navires en fin de vie. Mais le fait est que les bateaux sont de plus en plus nombreux et qu’apparemment,la déconstruction n’évolue pas aussi vite qu’il serait peut-être souhaitable pour organiser la récupération des ferrailles et métaux les composant…



Leur âge moyen est de 26,6 ans alors qu’il n’est que de 24,3 ans pour les navires à double coque, double fond ou doubles parois, un signe peut être que la difficulté de leur entretien raccourcit leur carrière. Les transporteurs de marchandises diverses, 53 navires (23 %) et surtout les porte-conteneurs, 27 (12%) et les vraquiers, 23 (10%) marquent le pas. En volume, l’ensemble des tankers représente plus de 1 million de tonnes soit près de 55% du métal recyclé. 10 VLCC (Very Large Crude Carrier) sont partis à la casse. Un certain nombre de pétroliers antiques, utilisés depuis des années comme stockage flottant et sans autonomie de propulsion sont arrivés en fin de vie. C’est par exemple le cas du quinquagénaire brésilien Presidente Floriano dont la démolition avait été annoncée en 2003 mais qui continuait une activité de stockage flottant dans l’Amazone. Le navire, en remorque depuis Manaus, a été accueilli à Alang en tant que « dead vessel »…

En dépit des propositions et consultations de la direction Environnement de la Commission Européenne, les avancées réglementaires sont gelées. Les armateurs sont opposés à la création d’un fonds alimenté par les navires entrant dans les ports européens, à l’établissement d’une liste des navires prêts pour la démolition, et plus généralement à toute contrainte potentielle sur les activités de transport maritime.
Les armateurs européens continuent donc d’exporter leurs déchets sans guère d’entraves. Le Margaret Hill avait été détenu en été 2009 par les autorités britanniques qui soupçonnaient sa démolition en Asie, puis autorisé à partir pour continuation de son exploitation. En réalité, le navire a passé un hiver au chaud mais oisif à Dubai. Il vient d’être rebaptisé Chill et est passé sous le pavillon des Comores, l’un des pires pavillons de complaisance de la liste noire du Mémorandum de Paris. Il serait dans l’Océan Indien en route pour la démolition dans un chantier chinois. Si l’on prend en référence l’ex-Descartes français détruit au Bangladesh, il y aurait à bord du Margaret Hill au moins 1.500 t d’amiante…
