Ferraille, où es-tu? VHU, en veux-tu ???
Le VHU a de beaux jours devant lui (si l’on peut dire, puisqu’il est en fin de vie) et les professionnels du recyclage auront, dans les années qui viennent, du pain sur la planche. C’est ce qui ressort d’une étude récente qui relate qu’en 2030, près de 19 millions de véhicules deviendront VHU dans l’Europe des 25. Pratiquement 50% de plus le chiffre enregistré en 2005…
Selon l’European Topic Centre on Waste, auteur de cette prévision, le nombre de VHU en Europe progressera de 2 % l’an en moyenne entre 2005 et 2015 pour passer de 10,8 millions à 13,3 Millions d’unités.
Dans un registre voisin, puisque du VHU à la ferraille, il n’y a qu’un pas, il apparaît que les exportations américaines de ferrailles ont augmenté de 32,2 % en 2007 pour atteindre les 16,642 millions de tonnes.
Direction la Turquie. On s’en serait un peu douté. Celle-ci a importé 3,261 millions de tonnes en provenances des US, soit une progression de 34 %, quand, en revanche, les exportations américaines vers la Chine ont régressé de plus de 9%, avec seulement 2,469 millions de tonnes.
Flash back : en 2007, c’est la Turquie, qui une fois de plus, a fait bouillir la marmite sur une bonne partie de l’année : de fait, le premier semestre 2007 est venu confirmer cette tendance. En revanche on ne peut pas en dire autant du second avec une fin d’année en roue libre et un marché mou en novembre et décembre dernier.
Heureusement, l’année 2008 part sous de meilleurs auspices. Cette remontée des prix amorcée entre Noël et le début de l’année est due à une forte augmentation de l’acier obtenu par les turcs qui restent les maîtres de l’Europe sur le marché des ferrailles.
Cette tendance s’est confirmée en février, mars et devrait perdurer ce mois-ci.
Cette hausse du prix des ferrailles peut être expliquée par plusieurs phénomènes dont les deux principaux sont la hausse vertigineuse des aciers et celles du prix des matières premières dans leur ensemble qui profite évidemment au minerai de fer (65% de hausse) dont la filière principale sont les hauts fourneaux.
On pourrait donc en conclure que nous voilà repartis sur de bonnes bases. Pourtant, il faut tempérer cet excès d’enthousiasme ! En effet, malgré des prix à la hausse, les apports sont en général en baisse et les stocks sur chantiers ne génèrent pas l’optimisme
De plus certains sidérurgistes sont assez pessimistes et prévoient un retournement de situation dans quelques mois, celle-ci étant liée à une surcapacité dans les usines et du fait de la fin des accords avec l’Ukraine et les Pays de l’Est.
Bref. Pour l'heure, on affiche + 155 $ de l'autre côté de l'Atlantique... Même si le dollar n’est pas au mieux de sa forme et si les chutes neuves américaines sont cotées en tonnes longues, c’est ce prix pharamineux qu’ont enregistré les chutes du constructeur américain Chrysler ; une hausse qui ne manquera pas de se répercuter sur les autres catégories et sur le prix des ferrailles destinées à l’exportation. En clair, sur le mois d’avril, le marché mondial des ferrailles risque d’être « chaud ».