Extension de Dainville Recyclage : il suffit d’y croire, dur comme fer

Le 17/03/2015 à 23:57  
Extension de Dainville Recyclage : il suffit d’y croire, dur comme fer
VHU Spécialisée dans le tri et la valorisation des ferrailles et métaux, cette entreprise, installée depuis plusieurs décennies dans la zone industrielle de Dainville, souhaiterait pouvoir « pousser les murs » et ajouter une activité à son palmarès : la déconstruction automobile et le traitement de VHU… Seulement voilà : ce n’est pas simple…

Les déchets métallliques arrivent sur le site en bennes ou en quantités plus modestes quand ils sont apportés par des agriculteurs ou des particuliers. Les VHU sont dépollués puis broyés, tandis que les métaux sont triés par famille. Telle est l'activité traditionnelle de cette entreprise familiale, dirigée par Richard Detœuf, installée dans le Nord depuis des lustres (trois générations)...

Dainville Recyclage souhaite désormais travailler à plus grande échelle ; l'entreprise a donc déposé un dossier installation auprès de la préfecture du Pas-de-Calais pour se faire, afin de pouvoir exploiter sur un terrain de près de 10 000 m² lui appartenant, situé au cœur de la zone artisanale de Dainville. Il s’agirait de pratiquer trois activités que sont la dépollution des VHU (traiter jusqu’à dix véhicules par jour), le stockage de pièces détachées qui pourraient être revendues, le stockage de métaux ferreux, ce qui suppose évidemment la construction d’un nouveau bâtiment.

Sauf que, même si « notre projet a été étudié par un organisme d’ingénierie et de conseils, supervisé par la DREAL», la commune est si peu ravie à l’idée de le voir concrétiser, qu’elle a d’ores et déjà émis un avis défavorable, craignant des problèmes d’ordre sécuritaire (les métaux attirent nécessairement des convoitises). C'est sans compter que dans l’esprit d’un certain nombre d’élus, une activité de cette sorte pourrait dissuader d’autres sociétés de s’installer sur la zone artisanale en question, d’où leur souhait de voir le projet assorti d’un effort paysager… ce à quoi n'est pas allergique la famille Detœuf.
Ce qui n'est pas exprimé à haute voix, mais qui empêche peut-être l'impartialité de certains élus dans cette affaire, est sans conteste les démêlés judiciaires (*) qu'ont subi l'entreprise et ses dirigeants, condamnés en juillet 2013, à 100 000 euros d'amende pour recel de métaux volés, Christophe et Richard Detœuf ayant pris, respectivement, quatre et dix huit mois de prison avec sursis.
La préfecture devrait très bientôt trancher, quant à savoir si oui ou non le projet pourra voir le jour ; la décision préfectorale est attendue d'ici la fin de ce mois…
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(*) Une enquête sur des voleurs de métaux, qui aboutit en 2013, a en effet été diligentée depuis 2007; à la suite de quoi, le tribunal correctionnel d’Arras a condamné quatre ex employés de Satcoms à des peines de prison avec sursis pour 38 tonnes de métaux volés, l'affaire ayant éclaboussé l'entreprise pour recel...