Etats-Unis : l'impact environnemental mobilise l'armée !
Le saviez-vous?... L'armée américaine intègre la notion de protection de l'environnement dans ses divers programmes et missions depuis plusieurs années. En effet, chaque secteur du Ministère de la Défense se doit de respecter un certain nombre de contraintes environnementales, allant de l'obligation de diversifier ses sources d'énergies au recyclage des matières premières. Non non, vous ne rêvez pas ! Carrément étonnant et inattendu non ?...
L'"Army Environmental Policy Institute" a été créé en 1990 avec pour mission de mettre au point des réglementations tenant compte des problématiques environnementales auxquelles sont confrontés le Ministère de la Défense américaine et son armée. De nombreux textes stratégiques ont ainsi été élaborés et servent actuellement de références en matière de normes environnementales. En 2005, l'institut a rédigé la réglementation appelée "US Army Environmental Strategy" qui vise à tenir compte de la dimension environnementale dans le but d'aider l'armée à développer une vision à long terme, indispensable au bon déroulement des opérations militaires. Avec pour mot d'ordre "Sustain the mission - Secure the future" ("Maintenir la mission - Sécuriser le futur"), ce texte se veut novateur en matière de respect de l'environnement et d'aide aux communautés.
Selon les différents décrets sur lesquels s'appuie cette stratégie, l'armée se doit de respecter un certain nombre de contraintes dans le but d'améliorer la gestion à l'échelle fédérale de l'énergie, des transports et de l'environnement. Ainsi, le Ministère de la Défense a pour obligation de réduire annuellement son intensité énergétique de 3% ou de 30% d'ici 2015. De plus, afin de réduire la dépendance énergétique des Etats-Unis vis-à-vis des pays exportateurs d' hydrocarbures, tout en améliorant la sécurité nationale, ce texte impose à l'armée de diversifier ses sources d'énergies. Dans le domaine des transports, l'armée devra aussi veiller à augmenter la part annuelle de carburant alternatif de 10%. Si l'on compare la consommation en hydrocarbures du département de la Défense à celle d'un pays, celui-ci se positionnerait à la 38ème place à l'échelle mondiale. Une diversification annuelle de 10% des carburants représente donc une quantité non négligeable.
A ces principales mesures, s'ajoutent de nombreuses clauses sur le recyclage des appareils électroniques et des matières premières. Le recyclage de l'eau a fait l'objet d'une campagne spécifique de la part de l'armée visant avant tout à réduire la consommation en eau des armées, dans le but de diminuer leur dépendance vis-à-vis du milieu extérieur. Tout comme l'eau, la qualité de l'air fait aussi l'objet de réglementations propres, éliminant systématiquement l'utilisation de toutes substances de classe 1 considérées comme extrêmement nuisibles à la couche d'ozone.
Si l'ensemble de ces mesures ne fait en soi que répondre à la loi "Energy Policy Act" de 2005 demandant à chaque Ministère (armée inclue) de faire un état des lieux de leur fonctionnement en terme d'empreinte anthropique, le Ministère de la Défense américain a été l'un des premiers à répondre et à mettre en place des actions concrètes. En effet, alors que cette loi visait à mettre en évidence les domaines où des économies pouvaient être envisagées par amélioration de l'efficacité énergétique, la Défense en a profiter pour s'atteler aux différents secteurs et imposer des normes environnementales strictes.
En rapport avec le sujet, nous vous renvoyons à la lecture de notre article : La Défense sur le front de l’environnement.