Cette innovation, pour l'heure à l'état de prototype « caché», est le fruit de quatorze années d'études amorcées en 1996 par Daniel Samain, un ancien chimiste du CNRS rattaché au laboratoire de recherche sur les macromolécules végétales de Grenoble (Cermav).
Sa découverte : conférer au papier ou au carton, d'ordinaire hydrophiles, des propriétés d'étanchéité «bio-compatibles», grâce aux acides gras contenus dans les huiles végétales. En d'autres termes, il s'agit de permettre la plastification de ces matières sans l'utilisation de produits chimiques et ainsi de les rendre entièrement recyclables et biodégradables. «Nous pouvons imaginer d'autres applications dans les domaines du textile, du béton, de la microélectronique, ou du bio-médical», détaille Daniel Samain.
En 2003, cet ancien spécialiste en cancérologie s'installe à Grenoble, intègre le Cermav pour approfondir ses recherches, dépose un brevet, puis se tourne vers le CTP en 2007 pour donner une application concrète et «de la crédibilité» à sa découverte. En collaboration avec des industriels isérois de la filière du papier, il met alors au point cette machine destinée aux professionnels. «Le problème, c'est désormais de convaincre les industriels de la filière, dont le rôle n'est pas de concevoir des équipements, mais de produire du papier», ajoute Daniel Samain, qui vient de créer «Back to the tree», une entreprise vouée à la commercialisation de son projet. Selon les premières estimations, le traitement du papier via cette nouvelle technologie occasionnerait un coût supplémentaire de 2,5 à 5 centimes d'euros par mètre carré de papier produit.