Equarrissage : le service doit rester public
Le nouveau marché public de l’équarrissage est entré en application ce lundi. A l’occasion de la mise en oeuvre de cette réforme, la Confédération paysanne vient de réaffirmer, dans un communiqué de presse, que l’élimination des déchets d’abattoir et des animaux morts doit intégralement constituer une mission de service public...
Le service public de l’équarrissage, créé en 1996 pour répondre à une situation de crise sanitaire consécutive à l’émergence de l’encéphalite spongiforme bovine, vient de traverser une longue période de changement. En 2003, ce service public avait entamé une réforme dans le but de réorganiser le financement de ce service entre l’Etat, les filières viandes et les éleveurs. Puis, en octobre 2005, son activité avait été ramenée aux seuls cadavres d’animaux d’élevage et à ceux dont l’élimination relève de l’intérêt général. Le coût des prestations d’élimination des déchets appliqué aux abattoirs a ainsi diminué de 25%. Enfin, la dernière étape, initiée en juin 2006, est la passation des marchés publics de l’équarrissage.
Cette réforme sera mise en œuvre progressivement : depuis le 17 juillet (et jusqu'au 30 juin 2007), le gouvernement financera ce service public par une augmentation du produit de la taxe d’abattage de 25%, une participation des éleveurs et une contribution exceptionnelle de l’Office de l’élevage.
La Confédération paysanne juge regrettable que l’état se borne à une vision financière de l’équarrissage et que cette réforme entraîne une augmentation des charges supportées par les éleveurs. "L’opacité qui règne sur ce dossier est inacceptable. Voici dix ans que les pouvoirs publics ne fournissent aucun compte sur l’utilisation des fonds par les équarrisseurs. Or, après les graves crises sanitaires successives, il serait nécessaire d’assurer une meilleure traçabilité de l’argent public vers les entreprises d’équarrissage afin de connaître en particulier, la rentabilité procurée par la valorisation de ces déchets", peut-on ainsi lire dans le communiqué.
En outre, la Confédération déplore que les récentes décisions concernant l’augmentation de la taxe à l’abattage des bovins notamment, aient été prises sans concertation de l’ensemble des organisations professionnelles.