Environnement : qui seront les plus gros menteurs en 2013 ?
Les Amis de la Terre France, en partenariat avec le CRID (Centre de Recherche et d'Information pour le Développement) et Peuples Solidaires / ActionAid France, viennent de lancer le vote public pour l'élection des Prix Pinocchio 2013. Mettant en lumière des cas concrets de violations de doits sociaux et environnementaux par les multinationales nominées, ces Prix sont l'occasion de dénoncer le fossé entre les discours "développement durable" et les actes constatés sur le terrain...
"Les acteurs privés, en particulier les entreprises multinationales, se voient confier par les Etats un rôle prépondérant dans le 'développement' qu’ils résument encore à la croissance économique. Cette vision est fortement questionnée aujourd’hui car ces multinationales sont au cœur du système qui creuse les inégalités partout dans le monde, exploite abusivement les ressources naturelles et porte atteinte aux droits fondamentaux des populations", déclare Nathalie Peré-Marzano, Déléguée générale du CRID.
Pour cette édition 2013 des Prix Pinocchio, 9 entreprises sont nominées dans 3 catégories (une présentation détaillées est accessible ici) :
"Plus vert que vert", un prix décerné à l’entreprise ayant mené la campagne de communication la plus abusive et trompeuse au regard de ses activités réelles : Areva et son musée de la mine Urêka ; Air France et la compensation carbone à Madagascar ; BNP Paribas et la recherche contre le changement climatique.
"Mains sales, poches pleines", un prix décerné à l’entreprise ayant mené la politique la plus opaque au niveau financier (corruption, évasion fiscale, etc.), en termes de lobbying, ou dans sa chaîne d’approvisionnement : Auchan et l’effondrement de l’usine du Rana Plaza au Bangladesh ; Apple et la mine d’étain de Bangka en Indonésie ; Alstom et les grands barrages de Belo Monte et Rio Madeira au Brésil.
"Une pour tous, tout pour moi !", un prix décerné à l’entreprise ayant mené la politique la plus agressive en terme d’appropriation, de surexploitation ou de destruction des ressources naturelles : Total et les gaz de schiste en Argentine ; Veolia et la privatisation de l’eau en Inde ; Société Générale et la mine de charbon Alpha Coal en Australie.
"De l’exploitation des travailleurs et des travailleuses aux accaparements des ressources naturelles des populations, en passant par les atteintes à l’environnement, les activités des multinationales, notamment françaises, ont des impacts parfois catastrophiques. Les Prix Pinocchio sont là pour les interpeller sur leur responsabilité et pour rappeler aux élus et au gouvernement qu’il est temps de réguler les activités de ces entreprises", résume Fanny Gallois, Responsable des campagnes de Peuples Solidaires / ActionAid France.
Les Prix Pinocchio sont remis sur la base des votes de milliers d’internautes du monde entier. La cérémonie de remise des prix sera organisée le 19 novembre prochain à Paris. Pour plus d'informations et participer au vote : www.prix-pinocchio.org.