Entreprises et durabilité : que de mensonges !!...
Les Amis de la Terre, en partenariat avec le CRID (Centre de Recherche et d’Information pour le Développement) et Peuples Solidaires, viennent de lancer le vote public des internautes pour l’élection des Prix Pinocchio 2010. 12 entreprises françaises sont été nominées et concourent dans 3 catégories : Environnement, Droits Humains et Greenwashing (ou éco-blanchiment, voir ici). Toutes se disent en faveur du développement durable alors que leurs impacts réels sont lourds et négatifs pour l’environnement ou les populations locales. A l’issue du vote, une cérémonie publique de remise des prix sera organisée le 9 novembre prochain, au Comptoir Général à Paris...
Pour mémoire, l’édition 2009 avait récompensé Bolloré pour la catégorie Droits Humains, Total pour la catégorie Environnement et EDF pour la catégorie Greenwashing (voir notre article). Cette année, les entreprises nominées sont les suivantes : Sodexo, GDF Suez, Vilgrain et Orange pour la catégorie Droits Humains, Total, Eramet, AXA et Alstom pour la catégorie Environnement et le Crédit Agricole, Renault, l'aéroport de Beauvais-Tille, et la SNCF dans la catégorie Greenwashing.
Aloys Ligault, chargé de campagne Responsabilité des entreprises aux Amis de la Terre, constate : "2 ans après la première édition [voir notre article], les Prix Pinocchio démontrent encore malheureusement leur utilité. Tout le monde parle de capitalisme 'vert 'et d’économie 'verte', mais sur le terrain, la réalité est encore une fois bien différente".
Pour Fanny Gallois, chargée de campagne Droits de l’Homme au travail pour Peuples Solidaires : "Ils sont des milliers dans les pays du Sud à se mobiliser pour obtenir des conditions de vie et de travail décentes. Les Prix Pinocchio se font l’écho de ces femmes et de ces hommes qui à l’autre bout du monde subissent les impacts négatifs des activités de multinationales qui ne sont pas tenues responsables de leurs actions".
"Cet événement est également un moyen d’interpeller les responsables politiques sur l’absence de régulation contraignante, qui permet notamment que les multinationales ne soient pas tenues légalement responsables de l’impact de leurs activités, et encore moins de celles de leurs filiales, sur les personnes et l’environnement à travers le monde", indique de son côté Nathalie Péré Marzano, déléguée générale du CRID et coordinatrice de la campagne 'Une seule planète'.
Les Prix Pinocchio mettent en lumière de nombreux abus concrets. Dans le cadre de leur campagne sur la responsabilité des entreprises, les Amis de la Terre demandent un encadrement juridique des impacts environnementaux et sociaux des multinationales, pour que cesse leur quasi-impunité de fait dans les pays du sud.
La présentation des 12 cas et des Prix Pinocchio est accessible sur le site suivant : www.prix-pinocchio.org. Les résultats y seront annoncés le 9 novembre prochain, avec une cérémonie de remise des prix le soir même par les Amis de la Terre, le CRID et Peuples Solidaires à Paris.