La Commission vient de proposer un règlement, afin de faciliter l’accès des engrais organiques et à base de déchets au marché unique de l’UE en les soumettant aux mêmes conditions que les engrais inorganiques traditionnels. Objectifs : ouvrir de nouveaux débouchés aux entreprises innovantes, tout en entraînant une diminution de la quantité de déchets, de la consommation d’énergie et des dommages causés à l’environnement…
Le règlement européen sur les engrais de 2003 (voir ici), actuellement applicable, assure la libre circulation, à l’intérieur du marché unique, des engrais, principalement des engrais inorganiques traditionnels généralement obtenus par extraction ou par des procédés chimiques. La production de ces engrais est énergivore et s’accompagne d’émissions importantes de CO2. L’actuel règlement sur les engrais ne s’applique pas aux fertilisants innovants produits à partir de matières organiques. Pour accéder au marché unique, ces fertilisants doivent par conséquent faire l’objet d’une reconnaissance mutuelle entre les Etats membres, ce qui est souvent compliqué en raison de règles nationales divergentes.
En outre, le règlement sur les engrais en vigueur est muet sur les problèmes environnementaux dus à la contamination des sols, des eaux intérieures, des eaux maritimes et, au final, des denrées alimentaires par les engrais. La recherche, l’innovation et l’investissement sont actuellement en plein essor et contribuent au développement de l’économie circulaire en créant des emplois locaux et en générant de la valeur à partir de matières premières de récupération qui seraient sinon éliminées en tant que déchets.
Les débouchés qui s’offrent aux entreprises productrices de fertilisants organiques sont importants. Aujourd’hui, seulement 5% des biodéchets sont recyclés. Selon les estimations, il serait possible de remplacer jusqu’à 30% des engrais inorganiques par des biodéchets, à condition de recycler davantage ces derniers. A l’heure actuelle, l’UE importe environ 6 millions de tonnes de phosphates par an, mais pourrait remplacer jusqu’à 30% de ce total par des boues d’épuration, des déchets biodégradables, des farines de viande et d’os ou du fumier.