Enfer ou Paradis, une 1ère rue sans déchet à Paris
Avec un taux de recyclage des déchets ménagers qui peine à atteindre les 20% (et encore...), contre 39 % en moyenne en France, Paris est en retard en matière de tri (c'est statistiquement le cas de nombreuses grandes agglomérations) mais ne manque pas d'idées. La rue de Paradis (10ème arrondissement) longue de 530 mètres environ, rassemblant des logements privés et sociaux, des entreprises, écoles et bistrots parisiens, des commerces écolos mais pas que, a ainsi été désignée pour servir au test qui sera effectué pendant un an, sur l'ensemble de la rue, afin d'essayer le "zéro déchet" ; expérience inédite dont on attend beaucoup. Véritable "résumé de Paris", la rue de Paradis regroupe en effet un large éventail de producteurs de déchets, l'idée étant tous de trouver pour chaque groupe, le meilleur moyen de mettre le cap sur la réduction drastique visée par les édiles.
Dès le 8 décembre prochain, elle sera LA 1ère "rue zéro déchet" française : 3000 habitants y résidant seront mis à contribution, jusqu'en décembre 2019, et auront une mission : réduire drastiquement leurs ordures ménagères. Sur le terrain, la Marie sera accompagnée par l'association Zero Waste Paris qui coordonnera les opérations sur le terrain.
On commencera par estimer la quantité de déchets produite par les résidents ; on escompte une réduction de 10% sur l'année, précise Alexandra Cordebard, maire du Xe arrondissement, en lieu et place d'une rédcution similaire, mais en 6 ans (objectif de la ville de Paris), entre 2014 et 2020, après la baisse constatée de 7% entre 2009 et 2015 (l'effet de la "crise" n'y étant pas pour rien).
Pour aider à la manoeuvre, la mairie mettrait à dispo des habitants des Trilib', batteries de poubelles destinées au tri par familles de déchets, des composteurs collectifs, des lombricomposteurs individuels, un réfrigérateur partagé qui servirait à limiter le gaspi alimentaire, tandis que les restaurants seront invités à proposer des couverts et emballages recyclables ou réutilisables pour les plats à emporter, à procéder au tri assidu de leurs biodéchets pour la restauration servie à table, des mesures qui seront renforcées par les partenaires associatifs de Zero Waste Paris, lequels auront en charge l'organisation d'ateliers spécifiques (pour expliquer et inciter à remplacer certains produits ménagers polluants par d'autres, remplacer les produits à usage unique, réparer les appareils et équipements réparables, etc.) : une première session cette semaine, dès le 21 novembre à la mairie. Au programme aussi, une visite d'une unité de valorisation énergétique et les explications sur les tonnages et les modes de traitements.
L'idée est donc de sensibiliser chacun à sa production de déchets, d'inviter les habitants à réduire cette production, d'inciter à changer ses habitudes de consommation, à ne plus jeter par habitude, mais à adopter plus volontiers le réemploi, l'usage multiple en lieu et place de l'usage unique, par de nombreux petits gestes qui changeront la donne.
Un an, ce peut être court, comme ce peut être long... Tout dépendra du "plaisir" que les 3 000 personnes concernées trouveront ou non, à jouer le jeu... dont les résultats définitifs seront connus en 2020.