Energies renouvelables : Poweo avance ses pions
L’opérateur indépendant de gaz et d’électricité, allié stratégique de l'autrichien Verbund, vient d'être retenu pour la construction de deux centrales de production de cogénération. Ces deux projets, sélectionnés dans le cadre de l’appel d’offres public "Biomasse 2" (voir notre article), représentent un investissement de près de 90 millions d’euros. Ce succès conforte le positionnement stratégique du Groupe en matière d'énergies renouvelables : il dispose déjà d’une capacité de production en fonctionnement de 53 MW et prévoit dans les prochains mois la construction de deux parcs éoliens de 12 MW chacun...
Poweo développera à l’horizon 2010 deux projets de chaudières couplées à des turbines à vapeur d’une puissance électrique de 16 MW, l’une sur le site du Groupe Otor (à Novillars, dans le Doubs) approvisionnée à partir de rémanents forestiers, l’autre sur le site de la société Novavarb (Meurthe-et-Moselle) alimentée par de la paille, des plaquettes forestières et du miscanthus. Ces deux projets doivent permettre d’apporter une contribution significative à l’atteinte des objectifs français en matière de production d’énergie renouvelable (1 000 MW à partir de biomasse en 2010).
Outre la création d’une trentaine d’emplois sur site, l’implantation de ces deux centrales évitera le rejet de près de 165 000 tonnes de CO2 par an en permettant le remplacement des énergies actuellement utilisées (fioul lourd dans le Doubs, charbon en Meurthe et Moselle) par des sources d’origines renouvelables. En termes d’efficacité énergétique, les unités de cogénération permettraient de répondre intégralement ou en partie aux besoins en vapeur des sites industriels mais également de produire 250 millions de kWh d’électricité, l’équivalent de la consommation énergétique de plus de 100 000 foyers, qui seraient réinjectés sur le réseau de distribution d’électricité.
Les 350 000 tonnes de biomasse nécessaires annuellement seront collectées dans leurs régions respectives, favorisant ainsi la création de nombreux emplois indirects supplémentaires tout en veillant à ne pas remettre en cause les filières de valorisation déjà existantes. Cet approvisionnement traditionnel sera complété par la mise en place de solutions innovantes comme le développement de la culture du miscanthus en Lorraine (une plante à fort potentiel énergétique - voir notre exposé), ou des taillis à très courte rotation (TTCR) de type saules ou robiniers en Franche-Comté. Ces taillis peuvent être implantés sur des terrains de fertilité médiocre et sont peu exigeants ; les propriétés épuratrices du saule permettent même de l’utiliser comme biofiltre passif sur des zones de captage.
Par ailleurs, Poweo et ArcelorMittal ont récemment décidé d’entamer une coopération portant sur l’étude commune de l’implantation en Lorraine d’une ou plusieurs installations de génération électrique dans la zone géographique des vallées de l’Orne et de la Fensch. Les deux Groupes ont également convenu d’étudier conjointement le développement en Lorraine d’un site pilote pour le captage, le transport et le stockage de CO2 issu de ces projets de centrales thermiques à gaz. L'opérateur alternatif, qui se veut moteur sur ce sujet stratégique pour la préservation à long terme de notre environnement, cherchera à établir des synergies avec les industriels locaux ainsi qu’avec les autres projets de captage, transport et stockage de CO2 auxquels il entend participer.
Dernier point : l'éolien et le photovoltaïque. Poweo dispose déjà de plusieurs parcs éoliens qui le positionnent comme un acteur significatif du secteur, et vient de réaliser 2 acquisitions supplémentaires avec les parcs de Louville et de Fond de Plaine (à Luc-sur-Orbieux), portant sa capacité de production éolienne à 41 MW. En cohérence avec cette stratégie industrielle et fort de ces actifs supplémentaires, l'opérateur a ainsi lancé une nouvelle gamme d’offres "vertes" compétitives : Poweo Avantage, Poweo Planète et Poweo Avenir. De nombreuses autres initiatives sont d'ores et déjà en cours de développement dans l'éolien, mais aussi dans le solaire avec par exemple le projet de Torreilles (Pyrénées Orientales) : une centrale photovoltaïque d'une capacité de 3 MW pouvant être étendue à 12 MW.