Enduro du Touquet : Une fin prévisible...

Le 21/01/2005 à 13:26  

Enduro du Touquet : Une fin prévisible...

Enduro Touquet Les organisateurs de la course motocycliste dite Enduro du Touquet viennent d'annoncer qu'ils renoncent à préparer la prochaine épreuve qui était prévue les 5 et 6 février prochains sur le site désormais interdit du fait des impacts de la course sur le milieu naturel. L'Ecologie a donc gagné la partie...

Cette annonce fait suite à la décision du conseil municipal du Touquet d'abandonner pour l'avenir toute participation à l'organisation de ce type de courses.

La fédération France Nature Environnement prend acte de ces décisions de bon sens et rappelle qu'elles étaient inévitables :

le tribunal administratif de Lille a annulé à deux reprises les épreuves de 2002 et 2003,

la Cour administrative d'appel de Douai a confirmé ces jugements dans un arrêt rendu le 18 janvier dernier,

la Commission européenne a décidé de renvoyer la France devant la Cour de justice de l'Union européenne pour violation de la directive CEE du 21 mai 1992 relative à la protection des habitats naturels à cause des impacts de l'enduro sur le milieu naturel dunaire

l'Etat lui même – qui l’autorisait jusqu’ici– n'a jamais été hostile à l'abandon de la course, bien au contraire.

Les décisions de justice successives ont établi avec force que l'épreuve de l'enduro portait atteinte de façon grave et irrémédiable à un patrimoine naturel unique.

Les lourdes charges financières (300.000 euros) pour la commune, qui ne compte que 5000 habitants, et l'impossibilité pour les organisateurs de prendre en charge la sécurité des spectateurs par manque de moyens, démontrent que cette course était également un gouffre financier en dépit d’appuis médiatiques considérables dans le monde du sport-business.

France Nature Environnement rappelle qu'elle suivra avec attention les futurs projets de course de remplacement prévus pour les années à venir et qu'elle n'est pas opposée à une course motorisée dans des espaces naturels à condition que les milieux concernés aient la capacité de résistance écologique de les supporter, que les conditions de réalisation permettent d’en réduire les impacts, évalués au préalable, et que la décision soit prise dans la concertation.