Emissions de dioxines : deux poids, deux mesures ?

Le 14/08/2008 à 9:50  

Emissions de dioxines : deux poids, deux mesures ?

Charles Lemoine président du SIAVED Le Siaved est en charge de la valorisation et l'élimination des déchets de 72 communes dans le Valenciennois. Sa principale unité est le centre de valorisation énergétique de Douchy les Mines. Son président, Charles Lemoine s'est récemment confié à la Voix du Nord à propos des analyses d'émissions de dioxines dans une région où l'industrie sidérurgique est fortement implantée. Reconnaîssant que la réglementation s'impose aux collectivités locales et que dans le passé les normes étaient plus permissives, il pointe du doigt la différence de traitement avec le groupe ArcelorMittal à qui l'on ne demande rien du tout en termes d'analyses...

Pour Charles Lemoine, président du Syndicat interarrondissements de valorisation et d'élimination des déchets (Siaved) qui gère l'usine d'incinération de Douchy-les-Mines, lorsque l'on parle d'émissions de dioxines, on pointe du doigt immédiatement son unité de traitement.

Mais, le président relativise la responsabilité de son unité de traitement dans le cas où les résultats des analyses d'émissions de dioxines s'avéreraient supérieures aux normes, et surtout il s'interroge sur l'équité des exigences d'analyses avec des sociétés privées comme ArcelorMittal qui dans la région du Nord exploitent des hauts-fourneaux, cokeries. « Mais si on analyse chaque terrain de particulier, on trouve quelque chose. Tous les gens qui brûlent dans leur jardin pour ensuite déposer les cendres sur le sol comme fertilisant produisent de la dioxine. Il s'agit de pratiques usuelles. Il faut quand même rappeler que les analyses portent sur 5 à 6 élevages de particuliers. Tout le monde est responsable, sans l'être vraiment. » déclarait-il à notre confrère de la Voix du Nord. Charles Lemoine d'assurer que désormais, son unité de traitement n'est pas la cause de la pollution : « La norme autorisée est 0,1 nanogrammes et nous nous émettons 0,000 et des poussières... Nous sommes donc bien en déçà. Mais avant, les normes n'étaient pas les mêmes . »

Le président du Siaved de rappeler ensuite que les industries de son secteur rejetaient des produits qui n'étaient certainement pas sans effet sur l'environnement et la santé. « Dans le secteur, on a eu Usinor, une cokerie, Roeulx et sous les vents dominants de la centrale thermique de Bouchain, Denain, Douchy sous ceux de l'usine d'incinération. Il est difficile de recontruire l'histoire industriel de notre territoire. Mais j'ai l'impression que les collectivités territoriales actuelles paient peut-être des analyses pour le compte d'autres, peut-être Usinor ou les Houillères à qui on ne demande rien du tout. »