Emballage plastique : une industrie qui affiche souplesse et résistance

Allègement du poids des emballages, utilisation accrue des matières premières recyclées, éco-conception afin de booster le recyclage… Si les difficultés ambiantes ne sont pas un leurre, l’industrie de l’emballage plastique affiche une certaine sérénité : non seulement les indicateurs restent au vert (cf. enquête Asterès menée auprès des fabricants membres d’Elipso), mais les industriels concernés ont continué à renforcer leurs investissements (4,5% de leur chiffre d’affaires, au 1er semestre 2014, contre 4% sur la même période 2013) ; ils affichent un taux de marge brute en hausse, suite à la stabilisation, à un niveau élevé, du prix des matières premières et le chiffre des fabricants est en progression lui aussi, de +1,6%, tiré par le marché national (+2,8%), qui représente 71% de leur activité…
Le contexte macro-économique est des plus moroses, certes. Il n’en demeure pas moins que l’industrie française des emballages plastiques et souples a confirmé «sa solidité», et la poursuite de son engagement en matière d’environnement. Elle affiche une hausse de son chiffre d'affaires de 1,6% (au premier semestre) et anticipe une évolution favorable pour la deuxième partie de l'année et 2015.



Pour ce qui concerne 2015, près de la moitié d’entre elles envisageaient lors de cette enquête, une hausse de leur chiffre d'affaires et 43% d’entre elles annonçaient des ventes stables : l'industrie de l'emballage se définit même comme le « secteur le plus dynamique de l'industrie plastique » en France…


« La plupart des secteurs clients des emballages plastiques et souples sont en difficulté, qu’il s’agisse du bâtiment, des biens d’équipement, ou de la logistique… Même l’agroalimentaire est en repli » (exception faite du secteur ‘traiteur’ gros utilisateur d’emballages souples), confirme pour sa part Olivier Charmet.
Cette bonne tenue de l’industrie de l’emballage plastique dans une ambiance globalement difficile serait principalement liée à la reprise de la demande mondiale. Cela dit, les entreprises n’embaucheront guère (du fait de la rigidité du marché du travail, du cout de la main d’œuvre et de sa sous-exploitation en l’état actuel de surcapacité). Environ 37% des entreprises interrogées prévoient un probable repli des taux de marge, dû au possible rebond du prix des matières premières.



« Renforcer la valorisation des emballages plastiques industriels et commerciaux fait partie intégrante de la politique menée par les membres d’Elipso », ajoute la Déléguée générale.
« Rien n’est figé : l’évolution des matériaux, des compositions des emballages, tout comme le travail des industriels en matière d’éco-conception, sont des axes de réflexion majeurs qui auront pour objectif d’accroître le recyclage et de réduire l’impact des emballages. Etant entendu qu’il faut garder en mémoire que l’emballage a pour vocation de respecter et de protéger le produit avant tout chose »…



Dans cette logique, la réduction du poids des emballages (0,5 à 1,5% par an au cours de ces 20 dernières années) a permis d’éviter de consommer 100 000 tonnes de matières entre 2007 et 2012, dont 40 000 tonnes pour les plastiques…
Au demeurant, « je rappelle que nous travaillons depuis quelques années avec des recycleurs, notamment pour ce qui touche au PET, notre objectif étant d’anticiper avec eux, les évolutions techniques nécessaires au recyclage des emballages, et que beaucoup de producteurs se mettent à recycler par eux-mêmes, en intégrant le recyclage à la boucle » : s’agit-il d’une tendance de fond ? L’avenir nous le dira…
Toujours est-il que du point de vue d’Elipso, « mieux vaut que ce soient les fabricants d’emballages qui développent leur recyclage afin de connaitre ce que l’on souhaite comme produit de base »…

« Accroitre le taux de recyclage permettra non seulement de satisfaire aux obligations réglementaires, mais aussi de développer l’utilisation de matière recyclée dans les emballages et ainsi diversifier les approvisionnements », ajoute Françooise Gerardi…
Pour ces raisons, « Elipso est partie prenante aux côté d’Eco-emballages , avec Valorplast, dans le projet d’extension de tri des déchets 
Sur les zones d’expérimentation de l’extension de consignes de tri, près de 34 400 tonnes d’emballages en plastiques ménagers ont été repris par Valorplast entre 2012 et 2014. « Cette expérience et les connaissances acquises, mises à disposition de l’industrie sur la recyclabilité des bouteilles et flacons va pouvoir se décliner pour les autres emballages… Les industriels du recyclage sont des acteurs clés dans la chaine de la recyclabilité (…) A terme, l’essentiel des emballages plastiques serait effectivement recyclable, y compris au sein de la famille des emballages complexes (PET auquel on a ajouté un peu de PE, par exemple). C’est d’autant plus important qu’il faut retenir que nous ne pouvons pas produire que des emballages monomatériau », poursuit Francis Pascal…
Difficile de ne pas aborder, pour conclure, le « non sujet », pourtant très à la mode : les sacs de caisse et leur prochaine interdiction en France. Tout un programme !S’il s’agit bien d’emballages souples, ils ne pèsent pas lourd en effet, au regard de la production globale des emballages en plastique. Mais ce n’est pas tout ! Cela fait environ 10 ans que d’aucuns se sont emparés de ce thème, afin d’en faire un fer de lance anti-pollution visuelle (en dépit du fait que ce n'est pas le sac de caisse qui engendre le plus de dégât) … Force est de constater qu’ils sont parvenus à leurs fins, puisqu’au cours de cette décennie, la drastique réduction des quantités mises à disposition des consommateurs aura bel et bien précédé leur élimination du circuit.
Si l’on ajoute que cela faisait belle lurette que l’essentiel de la production de ces sacs (95% environ) s’était envolée en Asie, nul doute ne
sera plus permis : leur interdiction pure et dure ne constitue pas un handicap économique pour les producteurs français de sacs plastiques, et pour cause. Ils vont pouvoir procéder à des recherches et relocaliser cette industrie afin de proposer et promouvoir des sacs bio sourcés fabriqués à partir de fécule de maïs ou de pomme de terre, à un prix acceptable…



