Emballage : Juste Bio fait du zéro plastique, une marque de fabrique...

Le 05/03/2019 à 11:39  

Emballages : Juste Bio fait du zéro plastique, une marque de fabrique...

emballage Jus Bio compostable et biodégradable La PME basée dans le Vaucluse a travaillé deux ans durant, à l’élaboration d’un bio-plastique biodégradable et compostable composé de cellulose à base de pâte à papier et d’amidon de maïs ; Juste Bio  a en effet décidé de ne plus utiliser le moindre emballage plastique classique, de tendre vers le zéro production de déchets, à compter du 1er janvier 2020, un virage radical qui s’amorcera concrètement dès juin de cette année. Cette nouvelle trajectoire a suscité l'intérêt de Brune Poirson, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de la Transition écologique et solidaire, qui s'est rendue sur place vendredi 1er mars... 
 A l’heure où la grande distribution et les géants de l’agroalimentaire viennent de signer avec l’Etat Le Pacte en faveur de la réduction de l'utilisation de la matière et le recyclage des emballages plastiques d’ici 2025, Juste Bio, une PME employant 75 personnes, établie à Carpentras dans le Vaucluse, a déjà pris cette trajectoire, en réduisant sa consommation de plastique de près de 150 tonnes, en 2018, grâce à son concept vrac. Juste Bio occupe en effet, désormais 75% de parts de marché en France (avec ses 3 500 points de vente en grandes et moyennes surfaces) pour ce qui touche à la distribution en vrac bio, de fruits secs, graines et autres légumineuses. En interne, pas de gobelet jetable, ni en carton, ni en plastique : à chacun son mug, personnalisé au nom de chaque employé, ce qui élimine d'entrée, une famille de déchets au sein de l'entreprise... Le ton est donné.

 L'entreprise fondée et dirigée par Franck Bonfils, n'en est donc pas à son coup d'essai lorsqu'elle annonce souhaiter aller plus avant dans sa logique : elle s'apprête en effet à mettre en application une nouvelle politique en matière de packaging, en ayant décidé, rien de moins, de supprimer les emballages en plastique classique, à compter du 1er juin prochain, de toutes ses gammes de type snacking proposés en sachets, l'idée étant de réduire la consommation de matière et de minimiser au maximum, la production de déchets sur site mais aussi une fois les produits parvenus chez le consommateur de la marque. Ce 1er mars, elle a reçu la visite de Brune Poirson, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de la Transition écologique et solidaire.
« Dans un 1er temps, on a pensé enlever tout ce qui n'était pas nécessaire dans l'emballage ; nous avons également développé la vente en vrac des olagineux et autres légumineuses, utilisé le papier et carton pour conditionner », expose le dirigeant. En parallèle, l'entreprise a supprimé l'étiquetage notamment à cause des colles, au profit d'une inscription des infos directement sur le carton : elle a même investi dans une machine laser qui n'a pas besoin d'encres pour faire figurer les inscriptions. Ces emballages sont scellés avec des colles végétales. Et pour parachever la mise sur palettes « nous travaillons désormais avec une entreprise fournissant des filets d'origine végétale » lesquels se substituent au film plastique. 
Pour ce qui concerne « notre irréductible gamme de sachets conditionnés, on a tout simplement cherché à remplacer le plastique », poursuit Franck Bonfils, et pour mener à bien ce projet, Stéphanie Falanga (service R&D) a joué un rôle moteur : avec son équipe, deux ans durant, elle a travaillé sur la mise au point d'un matériau qui réponde aux critères souhaités, un bioplastique à base de pâte à papier et d'amidon de maïs, qui ressemble à s'y tromper à un emballage plastique classique, sauf qu'il s'avère biodégradable (il disparaît au bout de 24 semaines), et qu'à la suite de tests d'éco-toxicité menés afin de vérifier différents paramètres, il est bel et bien compostable.
En parvenant à transposer toutes les propriétés techniques du plastique dans un complexe d’origine végétal permettant de garantir une durée de vie de 12 mois au produit bio, ce qui est présenté comme une Première, ce nouvel emballage 100% biodégradable et compostable, pourra donc être traité avec les biodéchets et autres déchets fermentescibles destinés à la production de compost.

 ll ne s’agit pas seulement d'inculquer un comportement exemplaire côté consommateur, mais de mettre en pratique à tous les niveaux des process de production de l’entreprise des comportements vertueux, sans polluant, qui privilégient des matériaux durables ou recyclables, ce qui limite d'autant les déchets d'emballage qui ne peuvent être recyclés faute de solution technique existante, faute de débouchés, ou parce que trops petits pour être captés par les machines de tri optique dans les centres de tri. A la clé, moins de ces déchets d'emballages dont on ne sait que faire et  qui restent à la charge financière des collectivités locales.
« C’est la réduction du gaspillage et le respect de l’environnement qui servent la croissance économique de l’entreprise et vice et versa ! », témoigne le dirigeant de Juste Bio. « Cette croissance vertueuse se matérialise par un chiffre d’affaire multiplié par 10 en 5 ans (50M€ en 2018), le recrutement de 40 nouveaux collaborateurs l’an passé, et la construction d’un nouveau site dès cette année »...
« Il s'agit d'une nouvelle preuve que l’économie circulaire permet de développer un business prospère tout en installant le durable au cœur de nos manières de consommer », a commenté pour conclure, Brune Poirson qui a pu constater de visu, la concrétisation des objectifs que s'est fixée l'entreprise...

 

- Franck Bonfils, Président de Juste Bio, à droite, présente l’activité de son entreprise à Brune Poirson, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de la Transition écologique et solidaire, et à Serge Andrieu, Maire de Carpentras -
 
Brune Poirson et Granck Bonfils, président de Juste Bio